Au début de chaque année, je vous souhaite une excellente santé à l’occasion du mois sacré de Ramadan, en espérant qu’il vous soit rendu dans une parfaite santé, bonheur et réussite, et que le prochain mois de Ramadan soit un mois de réalisation des souhaits pour chacun d’entre vous.

Je n’oublie pas non plus de souligner qu’en ces circonstances injustes, difficiles et extrêmement complexes qui bouleversent la vie de nos compatriotes dans la bande de Gaza, la plume est incapable d’exprimer quoi que ce soit face à cette tragédie humaine qui contredit les valeurs, les lois, la justice internationale et l’éthique humaine. Nous espérons que le flot de sang cesse et que chacun tende la main pour apporter aide et soutien selon ses capacités afin de secourir les affligés là-bas.

Mais dans le contexte des coups perfides adressés par certains qui se comportent de façon indisciplinée sur le plan comportemental et intellectuel, ainsi que par les criminels en exil, l’être humain est perplexe quant à la manière dont ces personnes peuvent commettre de tels actes criminels sans se soucier des conséquences gravissimes que ces actes entraîneront.

Ainsi, en l’absence de conscience, de retenue religieuse et d’éveil de la conscience morale, commence la défaite psychologique, préparant ces esprits vaincus à recevoir le mois des adorations avec une attitude brisée, d’indifférence et de défiance envers la volonté dogmatique et divine.

C’est pourquoi, lorsqu’une personne regarde dans un miroir concave ou convexe, elle se voit différente de la réalité, soit l’image est inversée, soit elle est plus grande que la réalité ; c’est une image virtuelle qui se forme par la chute d’un rayonnement et sa réflexion dans le miroir, qui converge en un foyer pour constituer l’image virtuelle selon la loi de réflexion.

Ce que je veux dire ici, c’est que ce que nous vivons en exil est une réalité pleine de contradictions, peut-être humiliante et honteuse, comme l’image virtuelle dans le miroir, une image déformée où les équilibres sont renversés et les conditions changées. Nous y avons perdu notre identité et nos fondements culturels, devenant comme un égaré dans le désert courant après un mirage, où le criminel viole notre dignité sans être tenu responsable ni confronted par quoi que ce soit qui le dissuade. Nous sommes entrés dans l’image virtuelle du miroir, sans en voir la véritable réalité, à travers la réflexion des rayonnements qui ont formé la forme et la réalité dans lesquelles nous sommes. Ces rayonnements qui détruisent toutes nos valeurs, coutumes, traditions et règles religieuses ne sont que des outils de corruption et de sabotage qui œuvrent à empêcher l’éveil des expatriés et leur contribution à la créativité et à la construction.

C’est pourquoi la dégradation que nous observons dans tous les aspects de nos vies n’est que la conséquence de notre renoncement à nos valeurs, notre éthique et notre religion. Nous voyons l’hypocrisie de certains hommes religieux qui ont pris la place des tribunes, mais ne sont que des pions manipulés selon leurs caprices et intérêts personnels. Apparemment, ils exécutent des agendas qui leur sont imposés, même si cela va à l’encontre des intérêts de leurs communautés et des normes religieuses. Tout cela a conduit à l’apparition d’une couche de flattant et célébrant le faux au détriment du vrai, renversant les équilibres selon leurs intérêts. Le traître est devenu honnête, l’honnête traître, le criminel juste, le juste criminel, l’oppresseur opprimé, et l’opprimé oppresseur. Tout cela à cause du contrôle de la matière et des intérêts immédiats dans leurs comportements, niant ainsi leur dignité et leurs causes vitales en détruisant les principes de la structure communautaire.

Les critères que les gens utilisent aujourd’hui, en particulier en exil, pour juger les choses, varient. Beaucoup considèrent la richesse, la fortune et la valeur matérielle comme la véritable mesure de l’importance et du statut d’une personne. Ces critères ne sont rien d’autre que des mesures purement matérielles, étroites et parfois temporaires. Une personne qui juge selon ces critères voit la vie à travers un prisme très étroit, car un individu de noble lignée n’a aucune valeur si sa morale, ses valeurs religieuses et sociales sont corrompues.

Ce que nous voyons aujourd’hui est donc un état obsessionnel de faillite intellectuelle et morale qui renverse les équilibres, les équilibres du vrai que les gens du faux retournent avec malice. Ainsi, tout devient complètement inversé.

Le bon est méchant et le méchant est bon, le fidèle est traître et le traître est fidèle, le pieux est corrompu et le corrompu est pieux, le sincère est menteur et le menteur est sincère, le bourreau est victime et la victime est bourreau, le captif est protecteur et le protecteur est captif, le criminel est innocent et l’innocent est criminel, le juste est oppresseur et l’oppresseur est juste, le sage est fou et le fou est sage.

C’est pourquoi j’adresse un message à certains d’entre eux dont la situation a changé en exil : méfiez-vous de la trahison du temps, car vous êtes aujourd’hui devenus des outils déchus, tout comme ceux dont la situation a changé dans leurs pays et qui sont devenus de simples outils traîtres. Nous devons retourner à l’histoire, en tirer des leçons, car les jours changent et ne restent jamais figés. La victoire sera du côté des justes malgré la défaillance et le déni, même si leurs effectifs ou leurs arguments faibles ou si le diable tente de convaincre les criminels qu’ils sont au-dessus du droit. Le faux est voué à disparaître même s’il se répand, et les normes religieuses sont la source d’inspiration, même si les criminels les haïssent.

Il n’est donc pas surprenant qu’aujourd’hui nous soyons confrontés à des cas de trafic d’êtres humains, à des enlèvements par manipulation et siège intellectuel, lavage de cerveau, atteintes à la dignité des personnes, immersion dans des actes criminels, trafic de drogue, voire chute dans des marécages de prostitution. Il existe même des cas d’agression sur les droits humains, parfois légitimés dans un phénomène scandaleux renversant les valeurs, et un genre de folie qui viole les fondements humains, éthiques, coutumiers et culturels hérités.

Ce que nous vivons aujourd’hui est un renversement des équilibres dans le traitement du concept de liberté individuelle et de sécurité collective. En fait, c’est une trajectoire dangereuse qui menace l’environnement créatif communautaire censé être offert à l’individu, qui est la base de la famille et de la structure sociale saine. Ainsi, nous voyons des trajectoires contradictoires qui frappent la pensée individuelle et communautaire, qui est désormais défait face à cette réalité où le renversement des équilibres est dominant, la fausse narration trompeuse est maîtresse de la situation, la vérité est absente, l’esprit est impuissant, et malheureusement le criminel est libre et impuni!