Les responsables israéliens qui ont analysé la réponse du Hamas à l'accord de cessez-le-feu ont conclu que les chances de parvenir à un accord dans ces conditions sont faibles. Des sources israéliennes ont qualifié la réponse du Hamas à la proposition du président américain Joe Biden d’"échec" et ont critiqué l'implication de Washington.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a tenu des consultations téléphoniques avec des hauts responsables de la sécurité à la suite de la réponse du Hamas. De hauts responsables israéliens ont déclaré que le Hamas considère qu'Israël est dans une position difficile, ce qui lui permet de poser des conditions irréalistes.

Par exemple, le Hamas s'oppose à donner à Israël un droit de veto sur la libération des détenus éminents en échange des soldats enlevés, bien qu'Israël ait accepté l'arrangement en ne conservant le droit de veto que sur la moitié des détenus éminents qui devraient être inclus dans l'accord, soit 200 prisonniers.

En outre, le Hamas exige que le calendrier de la reconstruction de Gaza passe de la troisième phase de l'accord à la première phase, insiste sur la suppression immédiate du passage de Netzarim créé par Israël – qui divise les parties nord et sud du secteur palestinien – et refuse d'accepter une échéance pour renouveler les hostilités si aucun accord n'est conclu sur la deuxième phase. Le Hamas rejette fermement la demande israélienne d’exiler les prisonniers palestiniens libérés et insiste pour qu’ils soient libérés vers leurs lieux d'origine, notamment en Cisjordanie.

Le Hamas exige également des garanties de la Chine, de la Russie et de la Turquie pour mettre fin au conflit, en plus des garanties américaines, une condition que Israël juge inacceptable. De hauts responsables israéliens ont indiqué que le chef du Hamas à Gaza, Yahya Sinwar, ne fait pas confiance à Israël et croit qu'Israël fera échouer l'accord à cause de questions mineures. Par conséquent, Sinwar insiste pour tout résoudre avant la première phase, garantissant l'entrée d'Israël dans la phase humanitaire tout en sachant que la guerre est terminée sans stratégie de sortie.

Contrairement au passé, où la balle était dans le camp d'Israël ou du Hamas, les responsables ont indiqué qu'elle est maintenant dans le camp de Washington. Bien que les Américains refusent également les exigences du Hamas, les responsables israéliens estiment que les États-Unis manquent d'influence sur le Qatar, qui n’a imposé aucune sanction au Hamas, comme l’expulsion de ses membres ou la saisie de comptes bancaires.

Des sources ont déclaré au site Walla : "Il est difficile de voir comment un accord sera atteint. Du côté israélien, la réponse du Hamas équivaut à un refus de l’accord".

Mercredi soir, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a déclaré que le Hamas avait soumis une contre-proposition qualifiant certains amendements "d'exécutables" et d'autres non. Il a ajouté que Washington présentera dans les semaines à venir un plan pour gouverner Gaza après la guerre, déclarant que "le Hamas ne doit pas être autorisé" à dicter l'avenir du secteur palestinien.

Le Forum des familles des otages et disparus a déclaré que l'annonce du Hamas est "une partie intégrante du processus de négociation".

Le communiqué indiquait : "C’est une autre étape vers l’accord de Netanyahu, qui est la première initiative israélienne mise sur la table depuis le 7 octobre".

"Le Forum des familles soutient la déclaration du secrétaire d'État américain Antony Blinken aujourd'hui qu'il est possible de combler les écarts. Lors de sa réunion avec les représentants des familles des otages hier, Blinken a réaffirmé son engagement et celui des États-Unis à avancer vers un accord pour le retour des otages".

Il a déclaré : "Toutes les parties doivent poursuivre immédiatement et intensivement les négociations pour combler les écarts restants. L’accord de Netanyahu est très bon pour Israël. Il permet au pays de maximiser ses réalisations militaires et d'obtenir d'importants gains politiques".