Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Faisal bin Farhan, a déclaré tardivement que le Royaume soutient le déploiement d’une force internationale à Gaza par décision onusienne, dont la mission serait de soutenir l’Autorité palestinienne.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères a ajouté, lors d’une table ronde pendant les réunions du Conseil européen des relations extérieures à Madrid, sous le thème « Guerres et guerres secrètes : quelles sont les options de l’Europe au Moyen-Orient ? », que « l’Autorité palestinienne peut assumer la responsabilité, et elle dispose de personnes capables d’endosser cette responsabilité, notamment dans le domaine des services civils », mais qu’elle a besoin du soutien des forces internationales relevant de l’Assemblée générale des Nations unies, ajoutant qu’« il est important que la situation sécuritaire à Gaza soit sous le contrôle d’entités dignes de confiance, comme nous en convenons tous ».

Selon le ministère saoudien des Affaires étrangères, la séance a abordé les développements de la situation tragique dans la Bande de Gaza, ainsi que l’importance de poursuivre les efforts internationaux pour un cessez-le-feu immédiat et permettre l’entrée de davantage d’aides humanitaires.

Bin Farhan a souligné lors de la session l’importance de continuer à travailler pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat à Gaza, indiquant que « la majorité de la communauté internationale s’accorde à dire que la solution durable et juste au conflit israélo-palestinien est la solution à deux États, mais elle reste les bras croisés face aux facteurs qui peuvent compromettre cette solution, comme la poursuite de l’expansion des colonies israéliennes ».

Le ministre saoudien des Affaires étrangères a ajouté que « ce que font les pays européens, dont l’Espagne, pour soutenir le processus de paix et pousser vers la solution à deux États est très important, et le minimum que peuvent faire les pays européens est de condamner le non-respect par Israël de ses engagements, puis de prendre des mesures plus strictes, telles que l’imposition de sanctions sur certains responsables qui violent les droits de l’homme », affirmant que « le peuple palestinien a le droit complet à l’autodétermination, et en tant que peuple, il mérite un État indépendant reconnu internationalement ».

Concernant la discussion sur le déploiement de forces internationales à Gaza, le mouvement de résistance palestinien (Hamas) a publié un communiqué sur sa chaîne Telegram, où il a affirmé son rejet de « tout plan, projet ou proposition visant à dépasser la volonté palestinienne concernant l’avenir de la Bande de Gaza, ainsi que le rejet de toutes déclarations et positions soutenant des plans pour l’entrée de forces étrangères dans la Bande sous n’importe quel nom ou prétexte ».

Le communiqué a ajouté : « La gestion de la Bande de Gaza après la défaite de cette agression fasciste est une affaire purement palestinienne, sur laquelle notre peuple palestinien, dans toutes ses factions, est d’accord, et il ne permettra aucune tutelle ni l’imposition de quelconques solutions ou équations externes qui porteraient atteinte à ses principes fondés sur son droit exclusif à obtenir sa liberté et à exercer son autodétermination ».

Hamas a appelé tous les pays arabes et islamiques à « faire pression pour arrêter la guerre d’extermination sioniste contre notre peuple palestinien, à fournir tous les moyens de soutien et d’appui dans sa bataille pour défendre son existence sur sa terre, et à honorer leurs engagements envers notre peuple, notre terre et les sanctuaires islamiques et chrétiens, que les bandes criminelles coloniales fascistes ravagent ».

De son côté, le Front populaire a déclaré dans un communiqué qu’il rejette « le déploiement de toute force internationale à Gaza, et affirme que le peuple palestinien est celui qui décidera de l’avenir de la Bande ou de la forme de son gouvernement ».

Le Front a insisté sur le fait que « le peuple palestinien est la seule entité habilitée à déterminer l’avenir et la forme de l’autorité gouvernante dans la Bande de Gaza, et considère toute tentative de déploiement de forces internationales à Gaza, qu’elle soit par décision onusienne ou non, comme une tentative d’imposer une tutelle ou une nouvelle occupation de la Bande, ce qui est inacceptable pour le peuple palestinien en aucune circonstance ».

Il a ajouté : « Le Front estime que les efforts arabes et internationaux doivent se concentrer sur les questions essentielles qui concernent le peuple palestinien, à savoir l’arrêt de l’agression israélienne continue contre la Bande, le retour des déplacés, la reconstruction, et la levée du siège injuste imposé à la Bande depuis des années ». Le Front a souligné que le peuple palestinien et la résistance « s’opposeront fermement à toute disposition ou planification internationale menée à l’insu du peuple palestinien, sans sa participation réelle et active, ou à toute tentative de substituer l’occupation par des forces internationales ».

Dans ce contexte, l’Arabie saoudite a largué des aides alimentaires qualitatives par voie aérienne sur la Bande de Gaza en coopération avec la Jordanie, pour briser le blocus imposé par les forces de l’armée israélienne aux points de passage frontaliers.

Le conseiller à la Cour royale, superviseur général du Centre Roi Salman pour l’aide et les opérations humanitaires, Abdullah bin Abdulaziz Al-Rabeeah, a expliqué que l’Arabie saoudite a réalisé cette opération de largage en coopération avec la Commission caritative jordanienne et les Forces armées jordaniennes « l’armée arabe », selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Al-Rabeeah a indiqué qu’en raison de l’impossibilité d’introduire des aides humanitaires aux personnes touchées dans la Bande par les points de passage frontaliers, le Royaume a fourni à la Jordanie des parachutes et des filets spécifiquement destinés aux opérations de largage aérien d’aides pesant 30 tonnes.

Il a souligné que les denrées alimentaires fournies par le Centre Roi Salman pour l’aide sont caractérisées par le fait qu’elles peuvent être consommées directement sans besoin de réchauds pour les chauffer.

Plus tôt, l’Arabie saoudite avait inauguré un pont aérien qui a permis jusqu’à présent le passage de 54 avions, et un pont maritime dont 8 navires sont arrivés jusqu’à aujourd’hui. Le Croissant-Rouge palestinien dans la Bande de Gaza a reçu 20 ambulances équipées des derniers moyens médicaux, 30 générateurs électriques et 10 citernes d’eau, outre le passage de plus de 500 convois via le point de passage frontalier de Rafah jusqu’à présent.

Le volume des aides matérielles fournies par le centre à la Bande de Gaza a dépassé 6 546 tonnes de divers articles de secours, et le centre a signé cinq accords avec plusieurs organisations onusiennes pour secourir le peuple palestinien à Gaza pour une valeur totale de 80 millions 750 mille dollars américains.