L'Iran est en deuil mais se demande également comment le président Ebrahim Raeisi est mort dans un accident d'hélicoptère, aux côtés d'autres hauts responsables, dont le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir Abdollahian. Le gouvernement de Téhéran n'a pas encore donné de raison précise pour l'accident qui s'est produit dans une zone forestière montagneuse au nord près de la frontière avec l'Azerbaïdjan.

Les responsables ont indiqué que l'hélicoptère a rencontré des conditions météorologiques défavorables et un brouillard épais. Vers midi lundi, l'Agence de presse de la République islamique d'Iran a déclaré que l'hélicoptère avait subi une "défaillance technique", sans toutefois préciser la nature du problème.

Malgré la vaste flotte de drones de l'Iran, le pays fait face à des sanctions américaines et internationales qui entravent le développement d'une flotte moderne d'avions et d'hélicoptères. Une grande partie de l'aviation iranienne repose sur des avions datant d'avant la révolution islamique de 1979, et ces dernières années, de nombreux rapports ont souligné les difficultés rencontrées par l'Iran pour se procurer des pièces détachées pour ces anciens avions.

L'expert militaire Cedric Leighton a déclaré à CNN que l'hélicoptère impliqué dans l'accident pourrait avoir été acheté avant la révolution islamique, bien que les autorités iraniennes ne l'aient pas confirmé. Contrairement à cette affirmation, la société FlightGlobal a indiqué que l'âge moyen des hélicoptères Bell 212 est de 30,9 ans, ce qui suggère que l'hélicoptère pourrait avoir été acquis après la révolution.

Le Bell 212, développé à l'origine par la société Bell dans les années 1960 comme un hélicoptère militaire pour les États-Unis et le Canada, est doté de deux moteurs, ce qui lui permet de porter une charge plus importante que le modèle à un seul moteur sur lequel il était basé. Sa version civile est toujours utilisée aujourd'hui par de nombreux pays et entreprises privées pour des opérations d'évacuation médicale, d'application de la loi et de lutte contre les incendies.

À la fin des années 1970, lors des dernières années de son règne, le Shah d'Iran, allié proche des États-Unis, a acheté de nombreux avions militaires et hélicoptères fabriqués aux États-Unis, y compris des hélicoptères Bell. Le modèle qui s'est écrasé servait auparavant dans l'aviation iranienne et avait été converti pour le transport de passagers.

Leighton a indiqué, selon le journal "Yedioth Ahronoth", que même si l'hélicoptère de Raeisi n'était pas un modèle d'avant la révolution, il est probable que la difficulté pour l'Iran d'obtenir des pièces détachées, ainsi que les conditions météorologiques rigoureuses, aient contribué à l'accident. Il a déclaré à CNN : « Je pense que tous ces facteurs ont conduit à une série d'incidents et de décisions du pilote, et peut-être du président lui-même, pendant le vol. Malheureusement, le vol s'est terminé par un accident d'écrasement. »