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Publié: juin 20, 2024
Les principaux décideurs de la Banque du Canada ont exprimé leurs inquiétudes avant l'annonce d'une baisse des taux d'intérêt ce mois-ci, craignant qu'un assouplissement des taux n'accentue la surchauffe du marché immobilier.
Ceci selon le dernier résumé des délibérations de la Banque du Canada lors de la réunion de politique monétaire du 5 juin, où les six membres de son conseil des gouverneurs ont voté en faveur d'une baisse du taux d'intérêt de 5,00 % à 4,75 %.
Lors de la prise de décision, les membres du conseil ont exprimé leur confiance croissante que l'inflation continuera de progresser vers l'objectif de 2 %, d'autant plus que les mesures préférées de la banque pour l'inflation sous-jacente ont diminué pendant quatre mois consécutifs.
Le résumé indiquait : « Ils ont également convenu que si l'inflation continue de baisser et reste sur une trajectoire durable vers l'objectif de 2 %, il serait raisonnable de s'attendre à d'autres baisses du taux d'intérêt. »
Ils ont noté que l'assouplissement devrait être progressif, en accord avec la baisse régulière prévue de l'inflation jusqu'à atteindre l'objectif neutre en 2025. Et puisque le calendrier des futures baisses des taux d'intérêt dépendra des données entrantes, les membres ont convenu que les décisions de politique monétaire seraient prises « une étape à la fois ».
Les risques sur la trajectoire de l'inflation
Bien que l'inflation continue sa tendance à la baisse, les membres ont passé un certain temps à discuter de certains risques menaçant la trajectoire future de l'inflation et de la croissance économique.
Ils ont souligné que les baisses du taux d'intérêt « pourraient conduire à un marché immobilier en surchauffe, en raison de la demande refoulée ».
Un marché immobilier en surchauffe pourrait entraîner une hausse des prix, ce qui pourrait raviver les pressions inflationnistes et compliquer les efforts de la banque pour maintenir une croissance économique stable.
Les membres ont également souligné les risques pesant sur la croissance économique, les consommateurs freinant leurs dépenses en réponse à des paiements plus élevés lors du renouvellement de la durée du prêt hypothécaire. La Banque du Canada estime qu'environ 80 % de tous les prêts hypothécaires arrivant à échéance à partir de mars 2022 seront prêts à être renouvelés d'ici la fin de 2024.
Le résumé indiquait que « le grand nombre de ménages renouvelant leur prêt hypothécaire à des taux plus élevés et avec des paiements plus importants en 2025 pourrait réduire les dépenses, décourager l'activité économique et l'inflation plus que prévu ».
D'un autre côté, les membres ont aussi reconnu que la consommation pourrait rebondir plus que prévu avec la reprise de la confiance des consommateurs, tandis qu'« une poursuite robuste de la croissance des salaires » et une faiblesse de la productivité pourraient entraîner des pressions inflationnistes.
Selon un rapport préparé par Michael Davenport, économiste chez Oxford Economics, le choc des paiements hypothécaires frappera les ménages dans les mois à venir, entraînant une baisse de la consommation au deuxième et troisième trimestre, ce qui devrait probablement « contribuer à pousser l’économie dans une récession modérée cette année ».
Cela pourrait faire chuter le taux d'intérêt de la Banque du Canada de 4,75 % à 2,25 % d'ici la fin 2026, selon les prévisions de Davenport.
Cependant, si l'économie évite une récession, que les marchés du travail restent flexibles, que la croissance des salaires ne ralentisse pas, ou si les prix des logements rebondissent trop rapidement, la trajectoire d'assouplissement suivie par la banque centrale pourrait être compromise.
Davenport met en garde que si l'un de ces scénarios se réalise, « la banque pourrait retarder l'assouplissement et maintenir le taux d'intérêt élevé plus longtemps, ou même reprendre la hausse des taux plus tard cette année ».
La Banque du Canada doit rendre sa prochaine décision sur le taux d'intérêt le 24 juillet.
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