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Publié: mai 28, 2024
Un juge a accordé une injonction partielle contre les manifestants pro-palestiniens qui avaient installé un camp sur le campus de l'Université du Québec à Montréal au centre-ville plus tôt ce mois-ci.
Le juge de la Cour supérieure Louis J. Gouin a statué lundi qu'il était nécessaire de prendre des mesures de sécurité dans le camp, et que ce faire ne violerait pas le droit des membres du camp de manifester.
Gouin a écrit : « Il est nécessaire de prendre immédiatement les mesures de sécurité appropriées pour prévenir tout incident fâcheux et pour éviter que l'Université du Québec UQAM subisse des dommages graves et irréparables ».
« Dans les circonstances actuelles, il est certainement préférable de prévenir que de guérir ».
Gouin a ajouté qu’il empêchait les manifestants d’installer des tentes et d’autres matériaux à une distance de deux mètres des bâtiments du campus, au lieu de trois mètres demandés par l’Université du Québec UQAM. Les manifestants avaient demandé que la distance soit d’un mètre.
Les manifestants ont également été ordonnés de s’assurer que les portes, fenêtres et murs soient dégagés de tout obstacle ; d’enlever les caméras de sécurité qu’ils cachaient avec du carton ; et de permettre aux représentants de l’école et aux services d’incendie de visiter le camp pour en vérifier la sécurité.
Les mesures seront appliquées dans les dix prochains jours.
Les manifestants ont déclaré que le couloir de sécurité demandé par l’université les obligerait à démonter leur campement, argument que Gouin a rejeté. Il a dit que bien que les protestataires puissent devoir réduire la taille ou réorganiser le camp, les règles qu’il imposait étaient dans l’intérêt de tous.
Il a écrit que « ces mesures de sécurité ne porteront pas atteinte à l’exercice par les mis en cause de leur droit à la liberté d’expression, y compris la manifestation ». « En fait, cela aidera à établir des limites à la manifestation... afin qu’elle se déroule en toute sécurité pour toutes les parties, en tenant compte de leurs droits qui seront confirmés lors des étapes ultérieures de la procédure d’injonction ».
L’UQAM arguait que les manifestants constituaient un danger pour la sécurité en bloquant une sortie de secours, en possédant des bidons d’essence et des barres de fer, et peut-être en surchargeant le réseau électrique de l’université avec des rallonges non autorisées.
D’autre part, les avocats des occupants du camp ont affirmé que les membres du camp avaient déjà pris des mesures pour dégager les sorties, et que la manifestation était sûre et pacifique.
Depuis le début du campement le 12 mai, les manifestants exigent que l’université rompe ses liens avec les institutions israéliennes et révèle ses connexions à Israël, ainsi que l’annulation des plans du gouvernement du Québec d’ouvrir un bureau diplomatique dans le pays.
La demande présentée à la cour indique qu’environ 40 tentes occupent la cour intérieure de leur complexe scientifique.
L’université a déclaré dans un communiqué lundi qu’elle comptait sur les manifestants pour respecter la décision du juge, qui assurerait la sécurité et la liberté de circulation sur le campus.
Le président de l’université, Stéphane Balaji, a écrit : « De plus, l’université continuera le dialogue avec les étudiants, y compris ceux qui se trouvent dans le camp, concernant leurs préoccupations sur la situation en Palestine et en Israël », ajoutant « Une fois les questions de sécurité réglées, le dialogue sur l’objectivité des demandes pourra se poursuivre pacifiquement ».
Des camps ont été installés dans plusieurs villes canadiennes suite à une vague de manifestations similaires dans les universités américaines liées à la guerre entre Israël et le Hamas.
L’UQAM a précisé qu’elle n’avait pas demandé d’injonction pour démanteler le camp ni n’avait voulu empêcher les étudiants d’exprimer leurs opinions.
Cependant, d’autres écoles demandent aux tribunaux de mettre fin aux protestations qui durent depuis des semaines. L’Université de Toronto a déclaré lundi qu’elle prenait des mesures légales pour tenter d’évacuer un camp de manifestants pro-palestiniens de son campus du centre-ville, après qu’un avis de violation émis vendredi leur ait demandé de partir en vain.
À Montréal, l’Université McGill cherche à obtenir une injonction préliminaire obligeant les manifestants à démonter des dizaines de tentes sur son terrain inférieur, après avoir échoué à convaincre un juge plus tôt ce mois-ci d’accorder une ordonnance temporaire en urgence. Cette affaire devrait être entendue en juillet.
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