Le ministre de la Défense canadien Bill Blair a révélé que son pays étudie avec l'Allemagne et la Norvège la possibilité de créer un partenariat tripartite de défense et de sécurité couvrant la région de l'Atlantique Nord et l'Arctique, un arrangement qui pourrait être plus large et plus profond que ce qui était auparavant supposé.

Blair a expliqué, lors d’une déclaration aux médias, qu’il avait eu des discussions de suivi avec son homologue allemand Boris Pistorius, qui lui a remis un message lors de sa visite à Ottawa au début du mois dernier, proposant une coopération dans le domaine maritime, message signé par le ministre de la Défense norvégien Bjørn Arild Gram.

Après sa réunion avec le Parti libéral canadien au pouvoir, Blair a confirmé que la possibilité de travailler étroitement avec des alliés est toujours bienvenue, bien que certains arrangements nécessitent des recherches et d'autres décisions.

Le ministre canadien de la Défense a indiqué que le message portait principalement sur une coopération plus étroite dans différents achats militaires, et plus précisément un sous-marin sur lequel l'Allemagne et la Norvège travaillent ensemble. Il a expliqué que son pays leur avait assuré qu'il participerait certainement au marché des sous-marins, mais qu’il effectuerait d’abord des études de marché avant de pénétrer ce domaine et avant de prendre des décisions concernant les options disponibles.

La récente politique de défense du gouvernement libéral canadien s’était engagée à "explorer les options" pour remplacer l'ancienne flotte canadienne de sous-marins de classe Victoria. Au moment de la publication de cette politique, Blair et le Premier ministre Justin Trudeau avaient insisté sur le fait que ce n’était pas l’achat de nouveaux sous-marins qui posait problème, mais plutôt le calendrier d'achat et le nombre de sous-marins à acquérir qui étaient les éléments les plus importants.

Ce partenariat tripartite, s’il réussit, sera de grande envergure et inclura la coopération industrielle de défense sur des projets spécifiques en vue de créer des plateformes de combat interopérables.

Malgré l’engagement du Canada à dépenser des milliards de dollars dans les dépenses de défense, il fait face à des critiques pour son incapacité persistante à atteindre la norme de dépenses de défense fixée par l'OTAN, qui est de deux pour cent. Bill Blair et d'autres ministres fédéraux ont répondu à ces critiques en affirmant qu'il y aura davantage d'achats de défense à venir qui propulseront le pays au sommet, les sous-marins étant souvent cités comme l’un de ces achats potentiels.

L'Allemagne et la Norvège construisent de nouveaux sous-marins que les deux pays pourront utiliser. Ces sous-marins, appelés (212 CD), sont basés sur le célèbre design allemand (212 A), exploité par les forces navales allemandes et italiennes.

Six nouveaux sous-marins sont actuellement en construction, deux pour l'Allemagne et quatre pour la Norvège, dans le cadre d’un programme d’une valeur de 8,1 milliards de dollars, soit 5,5 milliards d’euros.

Il est prévu que l'Allemagne et le Canada entament des négociations avec le fabricant des sous-marins en 2026 concernant la fabrication d'un deuxième lot, et elles ont discrètement proposé au Canada une opportunité de participation.