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Publié: février 27, 2024
Une nouvelle étude a indiqué que les autorités au Canada et au Québec ont sous-estimé l’impact de l’immigration temporaire sur le logement et les services publics au cours de la dernière décennie.
Le nombre de résidents temporaires au Québec a ainsi augmenté de 46 % l’année dernière pour atteindre 528 034, selon un rapport publié lundi par l’Institut de recherche du Québec (IDQ), après compilation des données de Statistique Canada.
Le Québec comptait 167 435 détenteurs de permis de travail temporaire en 2023, soit près de quatre fois le nombre de 2015, en plus de 117 745 étudiants étrangers – dont la plupart ont le droit de travailler – et de demandeurs d’asile.
Les chiffres croissants de l’immigration sont également devenus un sujet brûlant au Québec, où le Premier ministre de la province, François Legault, a appelé le gouvernement à réduire le nombre de demandeurs d’asile arrivant dans la province car ils ne parlent pas suffisamment français.
Certaines des problématiques liées à l’immigration peuvent être attribuées à l’assouplissement des règlements en 2022, ce qui a accéléré la délivrance des permis de travail temporaires au Québec, selon les économistes de l’IDQ dans leur rapport.
Pour sa part, Imane Braham, directrice générale de l’IDQ, a déclaré que les politiques d’immigration sont généralement bien conçues, mais que lorsque les gouvernements ont décidé d’appliquer une série de simplifications il y a quelques années, ils n’ont pas anticipé leur effet cumulatif. Aujourd’hui, il y a une augmentation soudaine de l’immigration temporaire et une impression que le Québec a perdu le contrôle et n’était pas prêt dans des domaines comme le logement ou les services
publics.
L’étude de l’IDQ a montré que l’immigration a été la seule source de croissance de l’emploi au Québec entre 2015 et 2023 alors que de nombreux membres de la génération du baby-boom partaient à la retraite. Environ 272 000 immigrants permanents sont entrés dans la population active durant cette période, ainsi que 112 000 résidents temporaires, tandis que 54 000 travailleurs nés au Canada ont quitté la population active dans la province.
Contrairement à l’immigration permanente, dont le plafond est d’environ 50 000 personnes par an, le Québec n’a imposé aucune limite au nombre de résidents temporaires. L’étude de l’IDQ indique que les nouveaux immigrants temporaires représentaient 1,8 % de la population québécoise en 2023, soit moins que la moyenne canadienne de 1,9 %.
L’augmentation de l’immigration temporaire au cours de l’année dernière a coïncidé avec un ralentissement économique, et le taux de chômage au Québec est passé de 4 % à 4,5 % au cours de l’année terminée en janvier.
Les migrants temporaires arrivent dans la province par deux principaux canaux : le programme des travailleurs étrangers temporaires, qui permet aux employeurs du Québec de faire venir des personnes pour pourvoir des emplois vacants, et le programme de mobilité internationale qui combine différents mécanismes pour accueillir les résidents temporaires tels que les diplômés étrangers.
Avec 107 615 détenteurs de permis à partir de l’année dernière, le programme de mobilité internationale est la plus grande source de travailleurs étrangers temporaires dans la province.
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