Les  médecins de l'Alberta  ont exprimé leur vive colère  concernant la pénurie aiguë de spécialistes en oncologie, ce qui menace des dizaines de vies de patients   et l'Association médicale de l'Alberta révèle que cela coûte des vies.

Le président de l'AMA, le Dr Paul Parks, a confirmé que les temps d'attente ont augmenté, entraînant des retards dans les traitements.

Il a expliqué : “Cela signifie des retards pour les habitants de l'Alberta – parfois, des cancers qui auraient pu être traités ne sont plus curables en raison du retard, et ils voient des cas et des exemples où, à cause du retard, des cancers qui étaient localisés et facilement traitables au début deviennent parfois incurables, et finalement certaines personnes abandonnent à cause du retard, et c'est pourquoi nous tirons la sonnette d'alarme.”

L'AMA affirme que les temps d'attente pour les références aux soins des patients atteints de cancer sont “inacceptablement longs” et dépassent l'objectif standard de l'Alberta de quatre semaines, en moyenne, il faut jusqu'à 13 semaines pour être évalué par un spécialiste en radiothérapie oncologique et jusqu'à huit semaines pour être évalué par un oncologue médical.

Seulement 60 pour cent des cinq principales chirurgies du cancer – vessie, côlon et rectum, sein, poumon et prostate – sont réalisées dans les délais cibles recommandés dans la province.

Parks a ajouté que retarder le traitement du cancer de seulement quatre semaines peut augmenter le risque de décès du patient de six à 13 pour cent.

Un patient atteint de cancer est plus susceptible d’être évalué par un médecin et de commencer le traitement en Ontario quatre semaines après la date de la référence, alors qu'en Alberta, ce délai est doublé.

Tout cela est aggravé par le fait que jusqu’à 800 000 habitants de l’Alberta n’ont pas de médecin de famille, ce qui signifie que beaucoup sont diagnostiqués avec un cancer plus tard.

Parks a confirmé qu'une grande partie du problème est l'absence de nouveaux diplômés en oncologie s'installant dans la province, et des spécialistes expérimentés quittant pour travailler ailleurs.

Au cours des quatre dernières années, un seul diplômé en radiothérapie oncologique sur huit a été embauché en Alberta, et deux des 17 diplômés en oncologie médicale ont été engagés dans la province, la majorité étant recrutée pour travailler ailleurs au pays.

L'Alberta perd ces médecins spécialisés en raison d'efforts de recrutement infructueux, de salaires bas et de lourdes charges de travail, selon l'AMA.

Le nombre de médecins oncologues praticiens en Alberta est passé de 102 en 2013 à 122 en 2022, soit une augmentation de seulement 20 pour cent.

Une étude publiée par l'Association canadienne du cancer en 2023 prévoit que 93 pour cent des nouveaux cas de cancer chez les hommes et 87 pour cent des nouveaux cas de cancer chez les femmes seront diagnostiqués chez des Canadiens de 50 ans et plus.

Dans le même ordre d’idées, l’AMA a confirmé qu’un recrutement stratégique et proactif est nécessaire pour résoudre ce problème, et suggère de suivre les modèles de l’Ontario et de la Colombie-Britannique, qui ont mené des campagnes de recrutement fortes et réussies.

La main-d'œuvre en soins oncologiques en Alberta est employée par Alberta Health Services (AHS), ce qui signifie que les fonds destinés aux nouveaux oncologues doivent obtenir l'approbation de l’agence, un processus dirigé par le gouvernement.

Des inquiétudes ont été soulevées concernant le plan provincial de restructuration des services de traitement ambulatoire, certains oncologues y voyant un risque de “plus d'instabilité et d'incertitude dans la gestion à un moment où la prestation des soins aux patients atteints de cancer est déjà en crise”.

L'AMA a également appelé à l'élaboration d'un plan global de soins oncologiques pour définir l'engagement du gouvernement à attirer davantage d'oncologues dans la province, à traiter les problèmes persistants de recrutement et de rétention, et à renforcer les investissements stratégiques à long terme en capital.