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Publié: octobre 11, 2024
Le ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration du gouvernement de la province de Québec, Jean-François Roberge, a été catégorique dans ses propos : 120 000 étudiants étrangers au Québec, c'est « beaucoup trop ». Ainsi, il a présenté aujourd'hui un projet de loi pour réduire leur nombre. Combien ? Le ministre refuse de donner un objectif précis, mais il affirme qu'il agira avec « prudence » et qu'il protégera les établissements d'enseignement situés en dehors des centres urbains.
Le premier objectif du projet de loi portant le numéro 74 est de permettre au gouvernement d'obtenir plus d'informations sur les étudiants étrangers. Selon le ministre, ces informations seront nécessaires pour déterminer dans quelle mesure le nombre doit être réduit.
« Et cela nous permettra de déterminer, avec plus de souplesse, le nombre de demandes des étudiants étrangers et les cas d’admission en fonction des régions, des niveaux d’études, des établissements, des programmes, de la vitalité de nos institutions et du maintien des programmes d’études en région », a expliqué Roberge lors d’une conférence de presse tenue ce midi dans l’édifice de l’Assemblée nationale (l’assemblée législative) à la capitale Québec.
Le nombre d’étudiants étrangers au Québec a fortement augmenté au cours des dix dernières années. Selon les chiffres présentés par le ministre, le nombre est passé de 50 000 en 2014 à 120 000 actuellement, soit une hausse de 140 %.
Et bien que Roberge ait dit qu’il ne souhaite pas spécifiquement cibler les établissements d’enseignement postsecondaire anglophones, il a souligné qu’environ 60 % des étudiants étrangers au Québec, la seule province canadienne majoritairement francophone, se trouvent dans la région de Montréal et que la langue de l’enseignement pourrait être un critère.
« Donc, si nous voulons réduire les effectifs, il est clair qu’il y aura une réduction dans la région de Montréal, et nous savons que les établissements principaux qui enseignent en anglais se situent dans la région de Montréal », a déclaré Roberge en faisant référence aux universités McGill et Concordia.
Faire face aux « dérives » de certains établissements d’enseignement
Le ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration du gouvernement du parti Coalition Avenir Québec (CAQ) entend également s’attaquer aux « dérives » de certains établissements d’enseignement. Il a donné en exemple deux établissements d’enseignement privés, qu’il n’a pas voulu nommer, ayant connu une augmentation de leur nombre d’étudiants étrangers de 1392 % et 246 % respectivement en moins d’un an et demi.
« On voit clairement qu’il y a des dérives. (...) Comme si l’éducation n’était plus une mission sociale et économique, mais devenait un modèle commercial de vente du Québec et de la citoyenneté canadienne à certaines personnes, au lieu de vendre la qualité des diplômes », a déclaré Roberge.
Roberge a ajouté que le gouvernement du Québec veut « des étudiants qui sont des étudiants étrangers, pas des demandeurs d’asile qui utilisent les visas d’études (étrangers) pour faire des demandes d’asile ».
« Ce que nous voulons, c’est accepter un nombre d’étudiants étrangers qui respecte notre capacité d'accueil, ne pose pas de problèmes de logement et ne pénalise pas les personnes déjà présentes ici », a poursuivi Roberge.
Il est à noter que le gouvernement du Québec exerce des pressions sur le gouvernement fédéral afin que la moitié des demandeurs d’asile dans la province, au nombre de 160 000, soient répartis dans les autres provinces canadiennes.
Le ministre Roberge a ajouté qu’il souhaite « vivement » que son projet de loi soit adopté avant Noël afin de pouvoir commencer à appliquer les mesures prévues à partir de septembre 2025.
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