Un responsable américain a déclaré à la chaîne américaine CBS que les États-Unis ont lancé une quatrième série de frappes contre les milices houthis à l'aube de ce jeudi, en moins d'une semaine, alors que celles-ci continuent de cibler les navires traversant la mer Rouge.

Les médias affiliés aux milices houthis ont indiqué qu’un bombardement américano-britannique a visé plusieurs provinces yéménites, dont Al-Hudaydah, Taiz, Dhamar, Al-Bayda et Saada.

Les États-Unis ont mené les deux premières séries de frappes les 11 et 12 janvier, ciblant des sites houthis comprenant une installation radar et des positions de missiles.

L'agence "Associated Press" a rapporté que l'armée américaine a lancé une vague d'attaques de missiles depuis des navires et des sous-marins contre des zones sous contrôle des Houthis au Yémen.

Les milices "houthis" ont annoncé mercredi dans un communiqué avoir ciblé le navire "Jenco Picardy" dans le golfe d'Aden à l'aide de missiles, signalant que cette attaque s'inscrivait dans le cadre du soutien à la bande de Gaza.

Plus tôt mercredi, l’Autorité britannique des opérations commerciales maritimes a indiqué avoir reçu un rapport faisant état d'une attaque par drone contre un navire situé à 60 milles marins au sud-est d’Aden, au Yémen, et que le commandant du navire avait signalé avoir maîtrisé un incendie déclenché à bord suite à l’attaque.

Toutefois, l’autorité a déclaré que le navire et son équipage étaient en sécurité, qu’ils poursuivaient leur voyage vers leur destination, et a conseillé aux navires de faire preuve de prudence et de signaler toute activité suspecte.

De son côté, la société britannique de sécurité maritime "Ambrey" a déclaré qu’un "cargo arborant le pavillon des îles Marshall a été touché par un drone à 66 milles au sud-est d’Aden, alors qu’il se dirigeait vers l’est le long du golfe d’Aden".

Par ailleurs, le porte-parole régional du département d’État américain, Samuel Warburg, a confirmé que les États-Unis, en coordination avec leurs alliés, utiliseront tous les outils disponibles pour faire pression sur les Houthis afin de mettre fin aux attaques illégales et injustifiées contre les navires, le commerce mondial, les droits maritimes et la liberté de navigation.

Lors d’une intervention sur la chaîne « Sky News », Warburg a déclaré que Washington avait fait tous les efforts possibles pour éviter une opération militaire contre les Houthis, en s’adressant d’abord au Conseil de sécurité à New York, puis en émettant une déclaration de 44 pays, en renforçant l’alliance du Gardien de la Prospérité, et enfin en lançant un avertissement clair au groupe Houthi, qui n’a prêté attention à aucune de ces mesures.

Il a expliqué que l’administration américaine se concentre sur la coordination et les relations traditionnelles, qu’elle met en œuvre toutes les mesures réfléchies sans recourir à des actions arbitraires, qu’elle mène des recherches, des études et des discussions diplomatiques avec les alliés et les organisations internationales, et qu’elle adopte une approche consistant à examiner toutes les possibilités et effectuer toutes les démarches en coordination avec les autres pays.

Il a souligné que le groupe Houthi lance ses attaques en utilisant le territoire yéménite et qu’il place le peuple yéménite en dernière priorité, alors que les Yéménites souffrent de la pire situation humanitaire, rappelant que la communauté internationale tente d’apporter une aide humanitaire tandis que le groupe Houthi s’oppose à tous ces efforts, en particulier à l’extension de la trêve.

Dans un contexte lié, Lars Løkke Rasmussen, ministre danois des Affaires étrangères, a annoncé aujourd’hui que son pays rejoindra une coalition de six pays pour faire face aux activités des Ansar Allah « houthis » dans la mer Rouge.

De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a affirmé que les États-Unis et la Grande-Bretagne ont outrepassé les normes du droit international en lançant leurs frappes sur le territoire yéménite, soulignant que cela constitue une violation du droit et sort du cadre de la résolution des Nations Unies.

Lavrov a déclaré lors d’une conférence de presse sur les résultats des activités diplomatiques russes en 2023, aujourd’hui : Les États-Unis, avec les Britanniques, ont violé toutes les normes du droit international imaginables et étudiables simplement, y compris la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, qui appelait uniquement à la protection du trafic commercial sans autoriser les bombardements au Yémen.