Dans le contexte des défis économiques et politiques auxquels le Canada est confronté, en particulier en raison des droits de douane imposés par les États-Unis au Canada, il était nécessaire de réfléchir à la situation canadienne qui concerne chaque citoyen canadien loyal envers ce pays et qui a le devoir de participer à la préservation du Canada qui lui a tant donné.

C’est pourquoi je partagerai dans cet article important ma lecture de ces défis sous plusieurs angles qui peuvent être justes ou non, en diagnostic et solutions, d’autant plus que nous traversons une phase très sensible.

Entre l’escalade commerciale et les défis sécuritaires

Au milieu des tensions commerciales croissantes entre le Canada et les États-Unis, l’appel du Premier ministre canadien Justin Trudeau au président américain Donald Trump a été une opportunité de désamorcer la crise, ce qui a conduit à un report des droits de douane imposés aux importations canadiennes pour une durée de 30 jours. Cependant, ce report n’était pas simplement un calme temporaire dans la tempête économique, mais reflétait une approche canadienne solide pour faire face aux pressions américaines, soutenue par un consensus politique rare et un large soutien populaire.

Dans ce contexte, la décision du gouvernement canadien d’inscrire les gangs de trafiquants de drogue sur la liste du terrorisme a ajouté une dimension sécuritaire à l’équation, semblant être une mesure en harmonie avec les demandes américaines, mais reflétant en même temps une prise de conscience croissante de la part du gouvernement de l’importance de lutter contre la criminalité organisée comme partie intégrante du renforcement de la sécurité nationale canadienne.

Cependant, cette mesure est-elle suffisante ? Ou nécessite-t-elle une extension pour inclure tous les gangs qui ciblent la sécurité nationale, y compris les voleurs de voitures qui représentent une menace croissante ?

Premièrement : la position ferme du Canada face aux droits américains

Depuis l’annonce par l’administration Trump de l’imposition de nouveaux droits de douane sur les importations canadiennes, le Canada a adopté une position ferme soutenue par un rare consensus politique entre tous les partis, y compris l’opposition, ainsi que les premiers ministres des provinces, ce qui a donné au gouvernement canadien une marge de négociation plus large et lui a permis d’obtenir un report de la décision américaine de 30 jours.

Trudeau n’était pas dans une position de faiblesse, mais a réussi à exploiter ce consensus national pour renforcer la position de son pays face à Washington, ce qui a permis au Canada de ne pas apparaître comme un partenaire soumis, mais comme un partenaire commercial fort capable de s’imposer dans les négociations commerciales et autres.

Ce soutien interne n’a pas été limité au plan politique canadien, mais s’est étendu à l’opinion publique canadienne, qui a exprimé un large rejet des pressions américaines et a soutenu son gouvernement dans la défense des intérêts nationaux, ajoutant ainsi plus de force à la position du Canada dans cette crise.

Deuxièmement : la décision d’inscrire les gangs de drogue sur la liste du terrorisme – une bonne mesure mais …

Parallèlement à cette escalade commerciale, la décision d’inscrire les gangs de trafiquants de drogue sur la liste du terrorisme reflète la prise de conscience du gouvernement canadien que la sécurité nationale ne peut être dissociée de l’économie, et que tout recul dans la stabilité intérieure affectera négativement la position de négociation internationale du Canada.

Cette décision n’était pas simplement une réponse aux pressions américaines, mais résultait logiquement de l’augmentation des menaces sécuritaires liées à la drogue, des rapports indiquant que 49 000 Canadiens ont perdu la vie à cause de la consommation d’opioïdes au cours de la dernière décennie, la plupart de ces substances arrivant dans le pays via des réseaux internationaux de trafic organisés.

L’inscription de ces gangs sur la liste du terrorisme donnera aux autorités canadiennes des outils légaux renforcés pour les poursuivre, tels que :

• Le gel de leurs actifs financiers

• Le renforcement de la coopération internationale en matière de sécurité pour poursuivre leurs membres

• Le durcissement des sanctions imposées aux personnes impliquées

Mais malgré l’importance de cette mesure, elle demeure insuffisante au niveau interne canadien si elle n’inclut pas toutes les formes de criminalité organisée ciblant la sécurité nationale canadienne.

Troisièmement : les voleurs de voitures – une menace croissante à inclure parmi les menaces terroristes

Dans le contexte des pressions économiques résultant des droits de douane américains, un plan national existe pour combattre le vol de voitures et leur trafic à l’étranger, faisant des gangs de voleurs de voitures une menace aussi grave que les réseaux de trafic de drogue.

Selon les rapports de la police canadienne, des milliers de voitures sont trafiquées chaque année vers les marchés noirs en Afrique, au Moyen-Orient et en Europe, faisant du Canada un centre principal de ce commerce illégal.

Ces gangs ne sont pas de petits groupes criminels, mais des réseaux internationaux disposant de technologies avancées pour voler les voitures et les faire passer par les ports canadiens, ce qui en fait :

• Une menace économique causant des pertes de plusieurs milliards de dollars

• Un facteur clé dans le financement d’autres activités criminelles comme la traite des êtres humains et le trafic de drogue

• Un défi sécuritaire croissant en raison de l’utilisation de certaines voitures volées dans des opérations terroristes ou criminelles

Si le Canada est sérieux dans sa lutte contre la criminalité organisée, il ne peut ignorer ces gangs et doit les inclure dans la liste des menaces terroristes, exactement comme il l’a fait pour les gangs de drogue.

Quatrièmement : l’impact des tensions commerciales sur la criminalité organisée

L’imposition de droits de douane sur les produits canadiens crée un environnement économique instable qui peut pousser certains individus vers des activités illégales, renforçant ainsi l’activité des gangs criminels.

Dans une crise économique potentielle, ces gangs pourraient trouver des opportunités pour étendre leurs opérations, que ce soit dans le trafic de drogue ou de voitures, à moins que le gouvernement ne prenne des mesures globales pour les combattre.

Cela signifie que toute stratégie de lutte contre la criminalité doit dépasser les mesures de sécurité traditionnelles et inclure des solutions économiques et sociales prévenant l’environnement favorable à la croissance des gangs criminels.

Cinquièmement : conclusion – la sécurité nationale ne peut être protégée avec des demi-mesures

La position ferme du gouvernement canadien face à la décision américaine a eu des effets positifs en atténuant la tension, particulièrement avec un large soutien populaire et politique.

L’inscription des gangs de trafiquants de drogue sur la liste du terrorisme est une mesure importante, mais elle reste insuffisante si elle n’inclut pas les autres gangs qui menacent la sécurité nationale, en particulier les réseaux de vol de voitures et de blanchiment d’argent.

La criminalité organisée ne peut être combattue par des décisions isolées, elle nécessite une stratégie globale reliant la sécurité à l’économie et aux politiques commerciales.

Le Canada a besoin de mesures fortes lui permettant de protéger sa sécurité nationale, non seulement contre la menace de la drogue, mais aussi contre tous les réseaux criminels qui exploitent les conditions économiques et politiques à leur avantage.

En fin de compte, si le Canada souhaite être une puissance économique et sécuritaire cohérente bénéficiant d’une position internationale solide et influente, il ne peut se contenter de solutions partielles. La lutte contre la criminalité organisée est aussi importante que les défis commerciaux, et il faut une vision globale pour traiter toutes ces questions avec sérieux et fermeté.