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Publié: janvier 23, 2024
Le ministère syrien des Affaires étrangères a considéré qu'il n'y a "aucune justification" aux frappes aériennes que l'aviation jordanienne mène de temps à autre dans le sud de la Syrie dans le cadre de sa lutte contre le trafic de drogue.
C'est la première fois que Damas condamne les frappes aériennes jordaniennes sur son territoire.
Des avions jordaniens ont mené plusieurs raids à l'intérieur du territoire syrien, essentiellement près de la frontière jordanienne, ciblant principalement les opérations de trafic et de commerce de drogue, qu'Amman a à plusieurs reprises annoncé vouloir combattre et coopérer avec Damas pour les affronter.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a déclaré aujourd'hui mardi : "La Syrie souligne qu'il n'y a aucune justification à de telles opérations militaires à l'intérieur du territoire syrien", notant qu'elle "cherche à les contenir par souci d'éviter toute tension ou d'affecter la continuité du rétablissement de la relation fraternelle entre les deux pays".
Au moins 9 personnes, dont deux petites filles et quatre femmes, ont été tuées le 18 janvier dans des frappes aériennes présumées jordaniennes dans la province méridionale de Soueïda, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme à l'époque, tandis qu'aucun commentaire n'a été émis par la Jordanie.
Le ministère des Affaires étrangères a ajouté : "La Syrie exprime un profond regret suite aux frappes aériennes menées par l'aviation jordanienne contre plusieurs villages et zones à l'intérieur du territoire syrien", dont les dernières étaient les raids de Soueïda qui "ont fait des victimes civiles parmi les enfants et les femmes".
La Jordanie annonce rarement des raids aériens en Syrie, mais elle affirme qu'elle agit depuis des années pour contrecarrer les opérations de trafic d'armes et de drogue venant de Syrie, surtout après que celle-ci est devenue une voie de transit pour le trafic de drogue.
Les deux pays s'étaient accordés pour coopérer dans la lutte contre le trafic de drogue et pour former une commission conjointe afin de faire face à cette menace.
Le ministère syrien des Affaires étrangères a estimé que la récente escalade "n'est en aucun cas conforme à ce qui a été convenu entre les commissions conjointes des deux parties", affirmant que la Syrie a exprimé sa "disponibilité à coopérer avec les institutions civiles et sécuritaires jordaniennes, mais ces messages ont été ignorés, nous n'avons reçu aucune réponse et aucune réaction de la part jordanienne".
La lutte contre le trafic de drogue est l'une des principales questions sur lesquelles les pays arabes se sont mis d'accord concernant la Syrie après son retour à la Ligue des États arabes l'année dernière, après plus d'une décennie d'isolement diplomatique.
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