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La Chambre des communes recommande au gouvernement fédéral de traiter les bénéfices « excessifs » dans le secteur alimentaire.

La Chambre des communes recommande au gouvernement fédéral de traiter les bénéfices « excessifs » dans le secteur alimentaire.

By Mounira Magdy

Publié: mai 25, 2024

Le comité de la Chambre des communes étudiant les prix des aliments a recommandé dans son dernier rapport que le gouvernement fédéral étudie ses politiques pour traiter les « bénéfices nets excessifs » dans l'industrie alimentaire.

Le comité a indiqué que le gouvernement devrait examiner les moyens de traiter ces profits dans « les secteurs monopolistiques et oligopolistiques de la chaîne d'approvisionnement alimentaire », qui, selon lui, entraînent une augmentation des prix pour les agriculteurs et les consommateurs.

Dans un rapport présenté jeudi, le comité a détaillé sa recherche sur les causes de l'inflation des prix alimentaires et de l'insécurité alimentaire au Canada, y compris les témoignages de haut niveau des dirigeants d'épicerie au cours des derniers mois.

Les dirigeants des entreprises Loblaw, Metro, Empire — propriétaire de Sobeys — Walmart Canada, et Costco ont été interrogés par les députés sur leurs niveaux de profits au milieu de l'inflation croissante des prix alimentaires, ce que les épiciers affirment ne pas avoir tiré de manière déraisonnable.

Le rapport du comité a présenté un certain nombre de recommandations allant de la réduction des barrières à l'entrée de nouvelles entreprises au Canada, à des changements législatifs pour renforcer la loi sur la concurrence concernant les opérations de fusion.

Le comité a également recommandé que le gouvernement discute avec les provinces et les territoires des législations pour rendre obligatoire le code de conduite des épiceries.

Cela fait suite à l'annonce de la société Loblaw qu'elle prévoit de signer le code de conduite des épiceries après des mois de pression exercée sur la plus grande épicerie du pays pour qu'elle y participe.

Le code, dirigé par l'industrie, vise à aider à fournir des chances égales pour les petites entreprises du secteur.

Il est censé être volontaire, mais ces derniers mois, la pression sur le gouvernement pour en faire une loi a augmenté, car toutes les grandes épiceries ne semblaient pas prêtes à le signer.

En décembre, Loblaw et Walmart ont dit au comité qu'ils craignaient que cela augmente les prix pour les Canadiens. Plus tôt cette année, le comité leur a écrit une lettre disant que si elles ne signaient pas, il recommanderait de rendre le code obligatoire.

La semaine dernière, Loblaw a annoncé qu'après des mois de discussions, elle était prête à signer le code tant que toutes les parties prenantes le faisaient.

Le président-directeur général Per Bank a déclaré : « La loi est maintenant équitable, et ne conduira pas à une hausse des prix ».

À ce moment-là, Walmart a déclaré qu'elle révisait le dernier projet de loi.

Ni Walmart ni Costco n'ont répondu immédiatement à une demande de commentaire.

Le Conseil canadien du commerce de détail a refusé de commenter le rapport.

Michael Grideon, président-directeur général de l'Association canadienne des produits alimentaires, de santé et de consommation et président intérimaire du conseil d'administration du code, a déclaré que le groupe « soutient fermement » toutes les recommandations du comité.

Il a écrit dans un courriel au sujet du code : « Le désir de notre industrie est un code totalement inclusif qui englobe toutes les parties prenantes. Cela reste notre objectif et j'espère donc que nous pourrons y parvenir ».

Francis Chichell, porte-parole du ministre de l'Agriculture Lawrence MacAulay, a déclaré que le gouvernement avait été clair qu'il soutenait un code dirigé par l'industrie, mais après des années de travail, « il y a eu beaucoup trop de temps pour que tous les grands détaillants rejoignent le code ».

Chichell a déclaré dans une déclaration que le gouvernement appelle les grands détaillants restants à signer le code de conduite des épiceries car leur participation est essentielle à sa réussite.

« En attendant, nous explorons toutes les options fédérales disponibles, y compris la législation. Et puisque les aspects clés de la loi relèvent des juridictions provinciales, nous avons encouragé les gouvernements provinciaux et territoriaux à faire de même ».

Le rapport du comité fait référence à une enquête publiée par le Bureau de la concurrence l'année dernière qui a indiqué que le secteur des épiceries canadiennes est devenu de plus en plus concentré à travers une série de fusions et acquisitions au cours des dernières décennies.

Le Bureau de la concurrence enquête actuellement sur l'utilisation de clauses restrictives dans le secteur des épiceries, notamment les clauses de contrôle dans les baux qui seraient prétendument un frein à la concurrence dans l'industrie.

Le ministre de l'Industrie François-Philippe Champagne a déclaré qu'il cherche un épicier étranger pour renforcer la concurrence sur le marché canadien.

Les recommandations du rapport incluent la nécessité pour le gouvernement de permettre à la Cour de la concurrence de résoudre ou d'interdire toute fusion si cela conduirait à une part de marché excessive combinée. Il recommande également de renforcer la loi en inversant la charge de la preuve sur les entreprises fusionnées pour démontrer que leurs transactions ne nuiront pas à la concurrence.

Une porte-parole du bureau de Champagne a souligné les récents changements apportés par le gouvernement à la loi sur la concurrence, affirmant que les projets de loi C-56 et C-59 « ont déjà traité des préoccupations telles que la limitation des bénéfices excessifs, le renforcement de la loi sur la concurrence et la facilitation de l'accès équitable aux marchés ».

La porte-parole de l'entreprise, Audrey Millet, a déclaré dans un communiqué que la meilleure façon de réduire les prix et d'aider les petits acteurs est d'augmenter la concurrence, ajoutant que la présence de plus d'acteurs sur le marché est l'un des moyens pour faire pression à la baisse sur les prix.

« Nous continuerons à défendre les Canadiens en travaillant avec les partenaires régionaux pour rendre la vie abordable et continuer à tenir les entreprises responsables ».

Bien que l'inflation des prix de l'épicerie ait considérablement diminué par rapport à ses niveaux les plus élevés, atteignant seulement 1,4 % en avril, les prix ont augmenté de 21,4 % au cours des trois dernières années. La pression résultante sur les portefeuilles des consommateurs, combinée à la hausse des taux d'intérêt, a exercé une pression générale sur le gouvernement — ainsi que sur les épiciers — pour agir.

Certaines consommateurs ont lancé un boycott contre Loblaw, la plus grande chaîne d'épicerie canadienne, pour exprimer leur frustration.

Les épiciers, en particulier Loblaw, ont élargi le nombre de magasins d'alimentation à prix réduits dans leurs portefeuilles pour répondre à la demande croissante des Canadiens pour des prix plus bas.

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