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Publié: mars 9, 2024
Un nouveau rapport publié par l'Union des municipalités du Québec révèle une augmentation du nombre de femmes élues dans les conseils municipaux, mais aussi une augmentation des cas de harcèlement et d’intimidation psychologique dont sont victimes les élus.
Depuis 2017, le nombre de femmes élues à la présidence et au sein des conseils municipaux dans la province majoritairement francophone a augmenté d'environ 7 %, près de 40 % des membres de ces conseils étant désormais des femmes.
Le pourcentage de femmes élues à la tête des municipalités a également augmenté de 6 %. Une femme préside près d'un quart des municipalités (23,6 %) au Québec. Lors des dernières élections municipales, cinq grandes villes ont élu une femme : Montréal, Longueuil, Gatineau, Sherbrooke et Saguenay.
« C'est un vent de changement puissant », décrit ainsi la mairesse de Saint-Majorique-de-Grantham, Lien Fréchette. Dans sa municipalité, quatre des six membres du conseil sont des femmes.
Fréchette explique que lors de son premier mandat, lorsque son conseil était majoritairement masculin, les priorités n'étaient pas les mêmes qu'avec les conseillères autour de la table.
« On ne parle plus d’asphalte », ajoute la porte-parole, « aujourd'hui on parle du bien-être des habitants de la ville et des habitudes de santé à adopter dans la vie ».
De son côté, la mairesse de Saint-Jean-Baptiste, Marlène Nadau, souligne la parité existant entre elle et les six membres masculins de sa municipalité.
Marlène Nadau, qui est également présidente de la Commission de la femme en politique municipale à l'Union des municipalités du Québec, estime que les défis sont de plus en plus partagés avec les hommes.
Trouver l'équilibre entre vie familiale et fonction municipale
Le rapport de l'Union des municipalités du Québec indique un mécontentement croissant concernant l'équilibre entre travail et vie de famille, quel que soit le sexe.
Quarante pour cent des hommes disent rencontrer des difficultés pour concilier leur vie familiale et leur travail municipal.
Le rapport, qui a sondé 615 élus, souligne que cela pourrait contribuer à la tendance croissante à l'élection de femmes.
Lien Fréchette déclare : « Il y a plus de jeunes en politique. La plupart ont de jeunes enfants », et elle précise que les élus des petites municipalités ont souvent un autre emploi parallèlement à leur travail municipal.
Harcèlement psychologique et intimidation plus fréquents
Le rapport indique que le harcèlement psychologique est non seulement plus présent que par le passé dans la vie des élus, mais reste aussi le sujet le plus souvent mis en lumière par les personnes interrogées.
Plus précisément, 39 % d’entre eux affirment avoir été confrontés au moins une fois dans leur vie politique à un cas de harcèlement. Ce pourcentage était de 28 % en 2017.
Selon le rapport, les élus jeunes ainsi que les maires sont les plus susceptibles d’être victimes de ces formes de harcèlement.
Lien Fréchette illustre la complexité de satisfaire tous les citoyens en déclarant : « La patience des citoyens est devenue moindre qu'autrefois, ils veulent des réponses immédiates ».
Pour sa part, Marlène Nadau estime que le rôle des élus est parfois mal compris par les citoyens. Elle demande davantage d’éducation civique à ce sujet.
Le rapport souligne que les élus des petites municipalités sont confrontés à davantage de conflits avec les citoyens ainsi qu’avec leurs collègues élus.
Cette réalité se reflète dans la décision récente du maire d'une municipalité de Charleroi, comptant 1 300 habitants, qui a annoncé son intention de quitter ses fonctions.
Pierre Trampley déclare : « Il faut être capable, mentalement et psychologiquement, de faire face aux débats avec le conseil municipal et avec les citoyens. Les choses sont allées trop loin et je n'ai plus la force de supporter cela ». Trampley a annoncé sa démission à la fin de ce mois.
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