L'Éthiopie a annoncé, au début de cette année, la signature d'un mémorandum d'entente avec la région sécessionniste du "Pays de Somaliland" qui donne à Addis-Abeba le droit d'utiliser une façade maritime de 20 kilomètres de terres somaliennes, pour une durée de 50 ans, ce que le gouvernement somalien a condamné, insistant sur le fait qu'il s'opposerait à cet accord par tous les moyens légaux, le considérant comme une agression et une violation flagrante de sa souveraineté.

De son côté, le président Abdel Fattah al-Sissi a exprimé son rejet de l'accord signé entre le Pays de Somaliland et l'Éthiopie, affirmant le refus égyptien de toute ingérence dans les affaires somaliennes ou d'atteinte à l'unité de son territoire.

Le président a déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue somalien Hassan Sheikh Mahmoud, au Caire : "Concernant l'accord entre le Pays de Somaliland et l'Éthiopie, nous avons parlé du fait qu'en Égypte, nous avions une position claire qui a été enregistrée et un communiqué du ministère égyptien des Affaires étrangères a rejeté cet accord, et nous confirmons donc le refus de l'Égypte d'intervenir dans les affaires de la Somalie ou de porter atteinte à l'unité de son territoire".

Mais, comment l'Éthiopie est-elle devenue le plus grand pays enclavé du monde ?

L'Éthiopie était une puissance maritime avec ses ports de Massawa et Assab, mais elle a perdu ces deux ports et toute sa côte après la séparation de l'Érythrée en 1993, qui est devenue un État indépendant, selon le réseau britannique "BBC".

Ainsi, l'Éthiopie, située en Afrique de l'Est, est devenue le plus grand pays enclavé du monde en termes de population, avec plus de 120 millions d'habitants, après l'indépendance de l'Érythrée en 1991 et sa séparation définitive en 1993, suite à une guerre entre eux déclenchée par le différend sur la possession des régions de Badme et Zalambessa.

Par conséquent, Addis-Abeba a perdu l'accès à la mer Rouge après des différends économiques, l'Érythrée l'accusant d'exploiter l'utilisation des ports érythréens d'Assab et Massawa ainsi que des flux d'investissements internationaux qui leur étaient exclusivement destinés, entravant ainsi les institutions de l'Érythrée dans le développement de son économie.

Le conflit entre les deux pays au siècle dernier a privé l'Éthiopie de l'utilisation des deux points d'accès à la mer Rouge, situés respectivement à 1177 et 894 kilomètres d'Addis-Abeba, qui restaient une partie de la géopolitique de l'empire éthiopien pendant des siècles, selon "The Independent".

Riche en rivières, l'Éthiopie est devenue un pays totalement enclavé sans aucune frontière maritime après avoir perdu son accès à la mer Rouge, l'Éthiopie ayant dissous sa marine en 1991, après la séparation de l'Érythrée, qui lui appartenait alors et qui est située sur la mer Rouge, à la suite d'une guerre de trois décennies pour obtenir son indépendance.

Aujourd'hui, l'Éthiopie est le plus grand pays au monde en termes de population sans littoral, ce qui lui pose de nombreux défis pour sa croissance, puisque 95 % des transactions commerciales éthiopiennes dépendent de son voisin Djibouti, qui possède 31 km de côtes.

C'est pourquoi le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, insiste pour obtenir un accès maritime et un port sur la mer Rouge afin de libérer ses 120 millions d'habitants de leur "prison géographique", selon la BBC.

L'Éthiopie, qui compte 127 millions d'habitants, la deuxième plus grande population d'Afrique après le Nigeria, continue de diversifier ses accès maritimes afin de ne pas dépendre d'une seule entité pour la vitalité de son économie dont le total s'élevait à 126,78 milliards de dollars en 2022.