Un jury a rendu un verdict de non-culpabilité tard vendredi pour deux hommes accusés de complot en vue de tuer des agents de la police montée royale du Canada lors du siège à la frontière à Coutts, Alberta.

Mais Anthony Oleniuk et Chris Carbert ont été reconnus coupables d'autres accusations liées au sabotage et à la détention d'une arme à des fins dangereuses. Oleniuk a également été reconnu coupable de possession d'une bombe artisanale.

Les hommes ont été arrêtés après que la police a découvert une cache d'armes, de munitions et de gilets pare-balles près d'une manifestation au poste frontalier entre le Canada et les États-Unis en 2022. La manifestation faisait partie de plusieurs rassemblements à travers le pays pour protester contre les règles Covid-19 et les obligations vaccinales.

Le procès a entendu des déclarations et des textos des accusés avertissant que le siège était la dernière résistance contre le gouvernement fédéral autoritaire.

Il y a eu des cris forts dans la salle d'audience bondée de Lethbridge, Alberta, lorsque le jury a annoncé l'acquittement de la charge la plus grave, le complot en vue de commettre un meurtre. Les hommes sont restés impassibles, et l’affaire a été reportée au 12 août pour traiter des condamnations pour des accusations moins graves.

Un partisan a déclaré plus tard devant le tribunal "Liberté !", tandis que d'autres se serraient dans les bras et pleuraient.

Le jury délibérait depuis la nuit du mercredi.

Les verdicts ont couronné deux mois de témoignages dans une affaire impliquant des accusations de filles tueuses déguisées, des complots gouvernementaux, des fanfaronnades par textos et des signes sataniques.

Le procès a entendu que Carbert avait qualifié la police de "perdants" et "d'ennemis". Dans des textos à sa mère, il a comparé le siège à une guerre, lui disant que si la police entrait en force et perdait la bataille à Coutts, il était probable qu'il mourrait dans un conflit plus large.

Oleniuk a dit aux agents infiltrés se faisant passer pour des volontaires de protestation que si le siège échouait, la prochaine étape pourrait être une invasion par les forces des Nations Unies ou les communistes chinois.

Il a déclaré que si la police tentait de forcer le barrage, ils leur « couperaient la gorge ».

Son avocat a accusé une des officières infiltrées de flirter pour obtenir des informations, ce que l’officière a nié. Elle a témoigné que les emojis de cœur dans ses textos avec Oleniuk signifiaient qu'elle appréciait les messages, pas l'expéditeur.

Oleniuk a rejeté la police, la qualifiant de servile flatteuse du premier ministre « diabolique » Justin Trudeau. Il a également envoyé un message à un ami pour nourrir son chat s’il ne sortait pas vivant.

Après son arrestation, lorsqu'il a appris l’échec du siège et le départ de tous, Oleniuk a été vu sur une vidéo dans une salle d’interrogatoire de police vide, désemparé, disant à haute voix : « Je suis désolé, mon Dieu ».

La défense n'a pas contesté les descriptions et avertissements mais a soutenu qu'ils ne constituaient pas un complot de meurtre.

La police a trouvé des armes, des munitions et des gilets pare-balles dans des remorques près du siège, ainsi que plus d’armes, de munitions et deux bombes artisanales dans la maison d’Oleniuk à Clarysholm, Alberta.

L’avocat d’Oleniuk a plaidé que les bombes étaient destinées à un usage industriel.

Le procès a prouvé être un défi pour les jurés et reflétait la discussion publique tendue et émotive autour des règles et libertés liées à la pandémie.

Après quatre jours de procès début juin, les jurés qui avaient garé leurs voitures devant le tribunal ont reçu un message écrit à la craie sur le trottoir : 840 jours déjà comptés, laissez sortir les jeunes de Coutts maintenant.

Deux messages similaires ont été laissés de l’autre côté du bâtiment du tribunal la veille de l’accusation d’un homme de Colombie-Britannique pour obstruction à la justice et entrée interdite dans le bâtiment du tribunal.

Le juge a rejeté la demande de la défense pour un nouveau procès.

Deux autres manifestants faisaient également face à des accusations de complot en vue de commettre un meurtre à Coutts. En février, Christopher Lesac et Jerry Morin ont plaidé coupables à des accusations moins graves.

Lesac a été condamné à trois ans de prison pour possession d’une arme à feu restreinte dans un lieu non autorisé, et Morin à trois ans et demi pour complot en vue de faire entrer illégalement des armes à feu. Les deux peines correspondent au temps déjà passé en détention provisoire par ces hommes.