Nouvelles du Canada arabe
Nouvelles
Publié: août 24, 2024
Un groupe de défense a averti qu'un nombre croissant d'enfants et de jeunes sont tués dans des crimes de féminicide en Ontario, des rapports indiquant qu'environ un victime sur cinq avait moins de 18 ans au cours des huit derniers mois, ce qui a suscité une inquiétude croissante parmi la population.
L'Association ontarienne des maisons-refuges et de transition (OAITH), qui obtient ses données à partir des rapports de police et des médias, définit le féminicide comme le meurtre motivé par le sexe d'une femme, d'une enfant, d'une femme transgenre, d'une personne bispirituelle ou d'un individu non conforme au genre, impliquant un homme accusé.
Bien que les mineurs tués dans le cadre de féminicides soient principalement de jeunes filles, les données de l'OAITH incluent également des garçons tués à cause de la violence conjugale.
Marleen Hamm, directrice exécutive de l'OAITH, a déclaré : « C’est un changement par rapport à ce que nous avons vu ces dernières années ».
L’organisation a enregistré 42 cas confirmés de meurtres de femmes en Ontario de la fin novembre à la fin juillet, avec 21 % des victimes étant des mineurs. C’est plus que les 38 meurtres de femmes enregistrés durant la même période l’année dernière, dont cinq victimes âgées de moins de 18 ans.
Un des cas mentionnés dans le dernier rapport de l'OAITH était celui de Brianna Broadfoot, âgée de 17 ans, originaire de Londres.
La police a déclaré que Broadfoot avait été poignardée mortellement par un homme de 18 ans faisant l'objet d'une ordonnance de la cour l'empêchant de la contacter après des signalements antérieurs de mauvais traitements. La police a ouvert le feu et l’a tué après qu’il les ait confrontés avec un couteau, selon leurs dires.
Dans une autre affaire qui a choqué la communauté de Holmesville, Ontario, à environ 212 kilomètres de Toronto, un garçon de 13 ans a été accusé du meurtre d’une fille.
Le dernier rapport de l'OAITH indique que les féminicides sont le plus souvent commis par le partenaire intime de la victime (dans 35,7 % des cas), ou par une personne connue de la victime (28,6 %), ou un membre de la famille (19 %). Dans 16,7 % des cas, la nature de la relation n’a pas été révélée.
Le rapport ajoute qu’en moyenne, il y a plus de cinq cas de meurtres de femmes dans la province chaque mois. Il ajoute que sept femmes et filles ont été tuées rien qu’en juillet.
Le rapport fait état d’une augmentation régulière des féminicides tous âges confondus depuis le début de la pandémie, avec plus de 50 victimes enregistrées chaque année depuis fin novembre 2020 jusqu’à la même période en 2023.
Avec déjà 42 décès enregistrés depuis novembre dernier, des défenseurs comme Nika MacGregor du Centre féministe pour la justice sociale affirment que ces chiffres doivent constituer un avertissement sérieux.
Elle a ajouté : « Les gens vivent sous une croyance profondément erronée que cela ne leur arrivera pas ni à quelqu’un qu’ils connaissent, mais la hausse des chiffres signifie que cela se produit constamment ».
Rien que l’année dernière, l’Ontario a rejeté plusieurs recommandations issues de l’enquête menée par le coroner concernant le meurtre de trois femmes en 2015, y compris une recommandation appelant la province à déclarer la violence conjugale comme une épidémie.
À l’époque, la province avait déclaré que le terme « épidémie » est utilisé pour la propagation d’une maladie, même si plusieurs municipalités avaient proclamé localement la violence conjugale comme une épidémie.
À présent, un projet de loi intitulé « Loi sur l’épidémie de violence conjugale » pourrait obliger le gouvernement à reconnaître la violence conjugale comme une épidémie dans la province. Le projet de loi a été adopté en deuxième lecture, le gouvernement progressiste-conservateur de l'Ontario ayant annoncé en avril qu'il le soutiendrait, revenant sur sa position précédente.
Commentaires