Tous les regards se tournent vers la Banque du Canada cette semaine à l'approche de son annonce très attendue concernant le taux d'intérêt de base, au milieu d'indicateurs économiques divergents, ce qui fait de la décision de juin l'une des plus sensibles et complexes depuis des années.

Alors que le ralentissement de la croissance économique et la baisse de la confiance des consommateurs poussent à une baisse des taux d'intérêt, les données récentes sur l'inflation indiquent des pressions inflationnistes toujours présentes, ce qui conduit les analystes à qualifier le dilemme de la banque centrale d’« impossible à résoudre ».

Dans un rapport publié par CTV News, l'analyste économique Derek Holt de la Scotiabank a déclaré que « la Banque du Canada fait face à un double risque : baisser les taux pourrait lui faire perdre sa crédibilité dans la lutte contre l'inflation, tandis que les maintenir pourrait entraîner un ralentissement économique plus marqué ». Cela intervient alors que les paris sur les marchés augmentent quant à une baisse des taux de 25 points de base, malgré les mises en garde contre la précipitation.

Les experts ont indiqué que la banque centrale pourrait préférer reporter la baisse des taux à juillet, afin d'obtenir des données supplémentaires, notamment sur le marché du travail et les dépenses des ménages. Il est également prévu que la banque surveille de près les politiques de la Réserve fédérale américaine, afin d'éviter tout écart important dans les politiques monétaires entre le Canada et les États-Unis, ce qui pourrait affecter le taux de change du dollar canadien et les flux de capitaux.

Il est à noter que l'inflation annuelle au Canada a enregistré une légère hausse de 2,7 % en avril, alors que l'objectif de la Banque du Canada reste de ramener l'inflation à 2 %.

Si la banque décide de baisser les taux, elle serait la première banque centrale du groupe des sept pays industriels (G7) à prendre cette mesure, à un moment économique décrit comme extrêmement délicat et chargé de volatilité.