Des archéologues de la ville de Québec ont annoncé avoir découvert les ossements d'environ une vingtaine de personnes près du cimetière de l'hôpital général de Québec.

Les preuves recueillies indiquent que les ossements sont les restes de soldats britanniques ayant combattu soit lors de la bataille des plaines d'Abraham, soit lors de la bataille de Sainte-Foy, et qui ont été enterrés là après avoir été soignés dans l'hôpital voisin.

Les ouvriers ont découvert les ossements dans la rue Saint-Anselme à l'angle de la rue Prince Edward lors de travaux de construction le 22 mai, en présence d'un archéologue sur le site.

Olivier Lalonde, directeur du projet Gaia – l'association coopérative d'archéologie responsable des fouilles près du cimetière, a déclaré : « Il était très clair qu'il s'agissait d'ossements humains et non d'ossements de mammifères ».

Dès la découverte des restes, les travaux de construction ont été suspendus, et l'archéologue biomédical a confirmé que les découvertes étaient des ossements humains.

Des restes humains avaient été découverts auparavant près du site de fouilles, une fois en 1941 et une autre fois en 2010, selon l'archéologue de la ville de Québec Caroline Barnett.

Barnett a déclaré : « Nous savions qu'il y avait encore cette possibilité dans la zone proche de l'hôpital général ».

Depuis la révélation des résultats, les équipes travaillent « sans arrêt » pour inspecter ce que Lalonde qualifie de « cimetière collectif ».

Lalonde a déclaré : « C'est un travail qui demande beaucoup de précaution et de patience, et nous n'utilisons pas de pelles et de pioches ici. Seulement de petits outils. »

Après environ cinq semaines de fouilles, Barnett explique que les archéologues ont trouvé des squelettes complets et partiels d'environ 23 personnes, dont un enfant d'un an, datant du XVIIIe siècle.

Elle a poursuivi : « Nous voyons qu'il y avait des fractures avant la mort – c’est-à-dire près du moment du décès – ce qui suggère un événement violent qui aurait causé des blessures graves, mais qui n'aurait pas nécessairement causé la mort ».

Elle a ajouté que certains os trouvés montrent des signes d'amputation et ont été publiés, ce qui indique un traitement médical à l'hôpital voisin.

Lalonde a ajouté qu'il « ne peut pas confirmer le nombre d'ossements restant sur le site, mais il ne s'attend pas à en découvrir davantage, et malheureusement, une partie de l'enterrement collectif a été perturbée par d'autres infrastructures, donc nous n'avons pas l'étendue complète, [mais] nous avons également le fond de la tombe, donc nous savons que nous ne trouverons pas plus ».

Une fois les fouilles terminées, Lalonde a déclaré que l'équipe archéologique passerait l'année prochaine en laboratoire, pour examiner les résultats à l'aide d'analyses isotopiques.

Il a expliqué : « Il y a aussi quelque chose d'assez émouvant dans tout cela, surtout s'il est lié à un événement assez tragique », ajoutant que son équipe est heureuse de diriger le projet, il y a un niveau de respect que nous devons rarement prendre en compte en archéologie, car ici, c'est autant humain que scientifique. »