Le Canada connaît une hausse record du taux de crimes haineux ces derniers mois, et selon les données de l'Institut canadien de la statistique, ces crimes affectent désormais la santé mentale des Canadiens.

Selon l'étude, les personnes vivant dans les villes canadiennes où les taux de crimes haineux sont élevés étaient moins susceptibles de déclarer une bonne santé physique et mentale par rapport à celles vivant dans d'autres régions du pays.

L'Institut canadien de la statistique a indiqué avoir constaté que 50 % des Canadiens vivant dans des villes où les crimes haineux augmentent souffrent de problèmes de santé mentale, contre 46 % qui ont déclaré se sentir en bonne santé mentale et excellente.

L'étude mentionne : « Les crimes haineux n'affectent pas seulement les individus qui en sont victimes, les communautés qui sympathisent avec ces victimes peuvent craindre d'être ensuite ciblées elles aussi. Au-delà des populations ciblées, les crimes haineux ont également un impact négatif sur la cohésion sociale et le sentiment d'appartenance des autres personnes vivant dans les zones affectées. »

L'étude a exploré les liens entre les crimes haineux signalés par la police et les effets ainsi que les tendances sociales.

L'étude a globalement constaté que les régions connaissant plus de crimes haineux affichaient des scores plus faibles dans les indicateurs de qualité de vie. Toutefois, l'Institut canadien de la statistique souligne que l'étude n'a pas mesuré si les résultats de mauvaise qualité de vie étaient causés par les expériences liées aux crimes haineux ou contribuaient aux conditions ayant mené à ces crimes haineux.

À ce sujet, Rachel Tsitomynias, analyste à l'Institut canadien de la statistique qui a travaillé sur le rapport, a déclaré que les résultats revêtaient une importance et des indications directes, affirmant que c'était la première fois que l'Institut canadien de la statistique utilisait les indicateurs de qualité de vie, utilisés pour mesurer la performance des Canadiens en termes de revenu, d'accès aux soins de santé, de qualité de l'air ainsi que de santé mentale et physique, entre autres critères, dans une étude sur les crimes haineux.

Parmi les Canadiens vivant dans des zones où les crimes haineux sont élevés, 51 % ont déclaré une « excellente ou bonne santé physique », contre 54 % des habitants des autres villes.

L'étude indique également : « Les individus victimes de crimes haineux sur la base de leur race, religion ou caractéristiques similaires peuvent souffrir d'une détresse psychologique sévère, car de tels incidents constituent une atteinte à un aspect fondamental de l'identité personnelle de la victime. »

L'étude intervient après que le nombre total de crimes haineux ait atteint un niveau record de 3576 incidents signalés à la police au Canada en 2022.

Le taux de crimes haineux a quasiment doublé à l'échelle nationale en 2022 par rapport à 2019, avec 9,2 incidents pour 100 000 habitants en 2022 contre 5,2 en 2019.

Selon l'Institut canadien de la statistique, environ 223 000 crimes haineux ont été auto-déclarés au Canada en 2019, tandis que les autorités n'ont rapporté que 1951 incidents, soit moins d'un pour cent des crimes haineux perçus en 2019.

Elle a également révélé que les six régions ayant les taux de crimes haineux les plus élevés sont les villes d'Ottawa en Ontario (28,3), Kingston (23,1), Kitchener-Cambridge-Waterloo (22,7), Hamilton (20,6), la grande région de Sudbury (18,7) et Brantford (16,4).

De plus, l'étude a constaté que la race était le motif de plus de la moitié (55 %) des crimes haineux signalés en 2022.