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Ottawa : l'affaire de l'école "Bedford" au cœur d'une controverse entre Trudeau et Blanchet

Ottawa : l'affaire de l'école "Bedford" au cœur d'une controverse entre Trudeau et Blanchet

By م.زهير الشاعر

Publié: octobre 24, 2024

La question de l’école primaire « Bedford » à Montréal a été soulevée à la Chambre des communes à Ottawa ce mercredi. Le Premier ministre fédéral Justin Trudeau a décrit la situation qui y régnait et qui a été récemment dévoilée comme « inacceptable », mais pas avant de présenter une défense de ce qu’il considérait comme des droits fondamentaux pour les citoyens.

« De ce côté de la Chambre des communes, nous respectons les compétences des provinces en matière d’éducation. Mais nous serons toujours prêts à défendre la liberté d’expression et les libertés fondamentales auxquelles tous les Canadiens ont droit », a déclaré le Premier ministre libéral lorsqu’on lui a demandé son avis sur l’affaire de l’école « Bedford » où un groupe de 11 enseignants a imposé un climat toxique de peur et d’intimidation avant d’être suspendu.

Le chef du Bloc Québécois, Yves-François Blanchet, a résumé pour sa part les accusations portées contre les onze enseignants suspendus de cette école de la manière suivante : « Intimidation, harcèlement, violence verbale, mépris des sciences et châtiment corporel (...) pour des raisons liées à l’endoctrinement religieux ».

Blanchet a exprimé son étonnement de voir le Premier ministre introduire la question des libertés dans cette affaire, et a déclaré avec ironie : « Je comprends que le Premier ministre est ailleurs », faisant référence aux critiques que Trudeau a entendues de la part de députés de son parti ce matin lors d’une réunion du caucus libéral et à la demande d’un grand nombre d’entre eux qu’il quitte la direction du parti.

Blanchet s’est demandé si l’introduction de concepts religieux dans une école publique et l’application de châtiments corporels aux élèves relevaient de la liberté d’expression des enseignants, et Trudeau lui a répondu que ce n’était « absolument pas » ce qu’il a dit.

« Nous défendrons toujours les libertés fondamentales de tous les Canadiens, y compris les enfants qui ont droit à une éducation conforme à nos valeurs de Québécois et de Canadiens ».

Il est à noter ici que Trudeau lui-même est Québécois et représente l’une des circonscriptions de Montréal, la plus grande ville de la province de Québec, à la Chambre des communes.

Et lorsqu’on lui a demandé de commenter l’affaire une troisième puis une quatrième fois, Trudeau a été plus clair. « Ce qui est raconté à propos de ces enfants est inacceptable (...) mais utiliser des cas d’excès et des exceptions de ce type pour attaquer la diversité au Québec et les diverses origines qui rassemblent notre pays est également inacceptable ».

Ces commentaires font suite à la déclaration du Premier ministre du Québec, François Legault, qui a affirmé vouloir « renforcer les contrôles et la laïcité » dans les écoles de la province et a dénoncé la « tentative d’un groupe d’enseignants d’introduire des concepts religieux islamiques dans une école publique », en référence à l’école « Bedford ».

Le chef du Parti Québécois (PQ) indépendantiste, Paul Saint-Pierre Plamondon, avait également abordé le sujet lundi, dénonçant « l’intrusion religieuse et idéologique » dans les écoles du Québec.

La députée Marwa Rizki demande la protection policière

Dans un contexte connexe, la députée à l’Assemblée nationale québécoise, Marwa Rizki, a demandé hier la protection policière, déclarant qu’elle craignait pour sa sécurité et celle des membres de sa famille.

« Actuellement, dans notre maison, il y a mon mari et mes deux enfants, mais aussi ma mère… Je ne vous cacherai pas que nous sommes en état de vigilance extrême », a déclaré Rizki aux journalistes.

Rizki, d’origine marocaine, est porte-parole du Parti libéral québécois (PLQ) pour les questions d’éducation. Son parti constitue l’opposition officielle à l’Assemblée nationale québécoise.

Rizki a été insultée après avoir fortement condamné le climat toxique imposé par les 11 enseignants, pour la plupart d’origine maghrébine, à l’école Bedford et avoir accueilli favorablement la décision de suspendre leur travail.

Et lundi, les médias affiliés au groupe « Québécor » au Québec ont diffusé un discours de l’islamiste radical québécois d’origine marocaine Adel Cherkaoui, qui a indiqué que Rizki exagérait la description de la situation à l’école « Bedford », la qualifiant de « Marocaine de service », insinuant qu’elle reniait ses origines au profit de la société dans laquelle elle vit.

Hier, Rizki a promis devant les journalistes dans le bâtiment de l’Assemblée nationale qu’elle continuerait à faire son travail et à parler haut et fort malgré les commentaires insultants et les menaces dont elle est la cible.

Rizki a tenu à remercier les députés de tous les partis politiques dont beaucoup lui ont manifesté leur soutien.

Ce n’est pas la première fois que Rizki, connue pour sa franchise, est ciblée de cette manière. Elle avait reçu des menaces de mort lors de la campagne électorale générale au Québec en 2022.

Rizki représente à l’Assemblée nationale la circonscription de « Saint-Laurent » à Montréal où les migrants du monde arabe constituent une part importante de la population.

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