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Publié: juin 5, 2025
Amnesty International au Canada a qualifié le nouveau projet de loi sur les frontières présenté par le gouvernement fédéral de « grave attaque contre les droits des demandeurs d’asile », avertissant que les modifications proposées pourraient compromettre les engagements juridiques et internationaux que le Canada a pris envers la protection des réfugiés.
Le projet de loi, récemment présenté au Parlement, donne aux autorités canadiennes de l’immigration des pouvoirs élargis pour expulser rapidement les demandeurs d’asile sans leur fournir une chance suffisante de présenter leurs demandes ou de faire appel des décisions d’expulsion, en particulier ceux qui traversent la frontière canado-américaine de manière irrégulière.
Catherine Ramsey, secrétaire générale adjointe d’Amnesty International Canada, a déclaré dans un communiqué : « Priver les personnes de la possibilité d’entendre leurs demandes de manière équitable ou de les renvoyer dans des pays où elles pourraient être en danger, viole le principe de non-refoulement et constitue une violation flagrante des droits humains. »
Avertissements concernant l’atteinte au droit d’asile
Le projet de loi prévoit ce qui est appelé le « retour immédiat » (Direct Back), qui permet aux agents frontaliers de renvoyer automatiquement les demandeurs d’asile aux États-Unis s’ils viennent de là-bas, sans examiner leurs demandes à l’intérieur du Canada. Des organisations de défense des droits indiquent que ce mécanisme constitue une atteinte à la Convention des réfugiés de 1951 et aux principes du droit international.
Des organisations de la société civile et des experts en immigration ont également exprimé leur inquiétude quant au fait que ces modifications pourraient consacrer des pratiques discriminatoires contre les groupes les plus vulnérables, notamment les femmes, les enfants et les victimes de la traite des êtres humains.
Réponse gouvernementale : le projet de loi vise à « gérer l’immigration de manière ordonnée »
En contrepartie, le gouvernement fédéral a défendu le projet de loi comme étant un « outil nécessaire » pour garantir l’intégrité du système d’immigration et d’asile canadien, face à la montée des pressions aux points de passage frontaliers et à l’augmentation du nombre d’arrivées par des voies irrégulières. Un porte-parole du ministère de l’Immigration a déclaré que « le Canada reste engagé envers les droits humains, mais il est important de garantir que les demandes d’asile soient présentées dans un cadre légal et organisé ».
Le projet devrait susciter un large débat au Parlement et au-delà, à un moment où les critiques des organisations de défense des droits et des politiciens de l’opposition se multiplient, exigeant une révision complète du contenu de la loi afin de garantir le respect des droits fondamentaux et de ne pas violer les engagements internationaux du Canada.
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