Les Nations Unies ont confirmé, ce mercredi, que l'armée d'occupation israélienne a émis, la nuit dernière, de nouveaux ordres d'évacuation via les réseaux sociaux pour les Palestiniens dans différentes zones de Khan Younès.

Le rapport publié par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires indique que la superficie de la zone affectée est d'environ quatre kilomètres carrés, avec une population d'environ 88 000 habitants, en plus d'environ 425 000 déplacés, cherchant un refuge dans 24 écoles et une autre institution.

La zone affectée comprend le complexe médical Nasser d'une capacité de 475 lits, l'hôpital Al Amal avec 100 lits, et l'hôpital jordanien avec 50 lits, ce qui représente environ 20 % des hôpitaux restants fonctionnant partiellement dans toute la bande de Gaza, selon le rapport qui a également indiqué la présence de trois cliniques de santé dans la zone affectée.

De son côté, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a affirmé qu'environ 2,3 millions de Palestiniens à Gaza vivent dans des conditions misérables et inhumaines, luttant pour passer un autre jour sans abri adéquat, chauffage, installations sanitaires, nourriture, et eau potable, soulignant que les Nations Unies s'efforcent de fournir de l'aide aux nécessiteux "face à une souffrance humanitaire et d'énormes obstacles".

Selon le Centre Média des Nations Unies, le Secrétaire général a déclaré, lors de son briefing devant la réunion ministérielle du Conseil de sécurité aujourd'hui, que les cent derniers jours ont été dévastateurs et catastrophiques pour les civils palestiniens à Gaza, avec plus de 26 000 morts, dont la majorité sont des femmes et des enfants, et plus de 60 000 blessés lors des opérations menées par les forces israéliennes, ajoutant « rien ne peut justifier la punition collective du peuple palestinien ».

Guterres a souligné que les travailleurs humanitaires ont besoin d’un ensemble d’exigences opérationnelles pour faire leur travail, y compris la sécurité, un équipement approprié, des capacités logistiques, et un accès facile, appelant à l'ouverture de davantage de points de passage vers Gaza pour réduire la congestion et éviter les goulots d'étranglement, exigeant un accès rapide, sûr, sans entraves, étendu et durable de l’aide humanitaire dans tout Gaza... notant que la majorité des missions humanitaires vers le nord du secteur ont été refusées par Israël lors des deux premières semaines de janvier.

Il a répété son appel à mettre fin à toutes les violations du droit international humanitaire... déclarant : « L’utilisation de boucliers humains est inacceptable - tout comme les niveaux sans précédent de destruction et de tuerie de civils. »

Le Secrétaire général a renouvelé son appel pour un cessez-le-feu immédiat pour des raisons humanitaires, ajoutant que la guerre et la misère à Gaza alimentent les troubles au-delà des frontières du secteur... soulignant les développements graves en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est, où les tensions montent rapidement et où des dizaines de Palestiniens sont arrêtés chaque jour.

Guterres a poursuivi en disant que « les risques d'une escalade régionale plus large sont désormais une réalité tangible »... faisant référence aux échanges quotidiens de tirs le long de la ligne bleue avec le Liban, aux attaques accrues en Syrie et en Irak, exprimant son inquiétude concernant la situation en mer Rouge, appelant à la cessation de toutes les attaques contre les navires commerciaux, et incitant toutes les parties à reculer du bord du gouffre et à considérer le coût humain horrible du conflit régional.