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Poursuite des discussions sur le "cessez-le-feu à Gaza" à la table des négociations en Égypte

Poursuite des discussions sur le "cessez-le-feu à Gaza" à la table des négociations en Égypte

By Mounira Magdy

Publié: mars 3, 2024

Une nouvelle ronde de discussions visant à parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas se déroule aujourd’hui dimanche en Égypte, tandis que les opérations militaires intensives d’Israël se poursuivent dans la bande de Gaza, confrontée à une crise humanitaire grandissante cinq mois après le déclenchement de la guerre.

Des représentants des États-Unis, du Qatar et du Hamas sont arrivés au Caire pour reprendre les pourparlers sur le cessez-le-feu, selon une chaîne de télévision égyptienne.

La proposition avancée par les pays médiateurs prévoit un arrêt des combats de six semaines et la libération de 42 otages détenus à Gaza, en échange de la libération de prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes.

Les médiateurs espèrent conclure un accord sur le cessez-le-feu avant le début du mois de Ramadan, le 10 ou 11 mars.

Les États-Unis ont déclaré qu’un accord de cessez-le-feu "est déjà sur la table" et qu’Israël y a donné son accord, ne manquant plus que la validation du Hamas.

Cependant, les deux parties au conflit n’ont donné aucune indication notable sur l’avancement des négociations.

Après l'arrivée de la délégation du Hamas, un responsable palestinien bien informé a déclaré à Reuters qu’ils n’étaient pas encore proches de finaliser l'accord. Aucune confirmation officielle n’a été reçue du côté israélien, même quant à la participation de la délégation représentative.

Une source informée a indiqué qu’Israël pourrait ne pas envoyer de délégation au Caire à moins que le Hamas ne fournisse d’abord une liste complète des noms des otages encore en vie, une exigence que le Hamas refuse pour l’instant, la jugeant prématurée, selon une source palestinienne.

Cependant, un responsable américain a déclaré aux journalistes : "La voie vers un cessez-le-feu est désormais littéralement claire et directe. Un accord cadre est sur la table."

La conclusion d’un accord conduirait à la première trêve prolongée de cette guerre déclenchée il y a cinq mois, qui n’a été interrompue que pendant une semaine en novembre, avec la libération de dizaines d’otages détenus par le Hamas en échange de la libération de centaines de prisonniers palestiniens.

En outre, l’aide à la bande de Gaza assiégée serait intensifiée pour sauver la vie des Palestiniens poussés au bord de la famine.

Les combats cesseraient en temps opportun pour éviter une offensive israélienne à grande échelle prévue à Rafah, où plus de la moitié des 2,3 millions d’habitants de Gaza se trouvent piégés près de la clôture frontalière.

Les forces israéliennes se retireraient de certaines zones, permettant aux habitants de Gaza de retourner dans leurs foyers d’où ils avaient été déplacés précédemment en raison de la guerre.

Cependant, l’accord ne répondra pas à la principale demande du Hamas, à savoir une fin permanente de la guerre, et laissera le sort de plus de la moitié des otages restants, y compris des hommes israéliens en âge de combattre, hors de l’accord qui se limite à la libération des otages femmes, enfants, personnes âgées et blessés.

Des médiateurs égyptiens suggèrent de mettre ces questions de côté pour le moment, avec des garanties pour les résoudre ultérieurement. Un responsable du Hamas a déclaré à Reuters que le mouvement reste attaché à la conclusion d’un "accord global".

Un responsable du Hamas, classé comme organisation terroriste par plusieurs pays, a déclaré que l’accord est possible si Israël répond favorablement aux demandes du mouvement.

Il a expliqué : "Aujourd’hui (dimanche) débute une ronde de négociations au Caire… et si Israël répond favorablement, la voie sera ouverte à un accord dans les vingt-quatre à quarante-huit prochaines heures."

Par ailleurs, le bilan des victimes continue d’augmenter, avec des dizaines de morts dans la nuit de samedi à dimanche à la suite de bombardements israéliens sur différentes parties du secteur, selon le ministère de la Santé du Hamas, incluant une famille entière à Rafah. De son côté, l’armée israélienne a confirmé le renforcement de ses opérations à Khan Younès, la plus grande ville du sud de Gaza.

La population de 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza fait face à des conditions humanitaires catastrophiques, notamment avec la diminution des livraisons d’aide par les passages terrestres, que les organisations humanitaires attribuent aux restrictions israéliennes.

Samedi, les États-Unis, principaux soutiens politiques et militaires d’Israël dans le conflit, ont annoncé avoir commencé à larguer de l’aide aérienne à Gaza, à l’image de plusieurs autres pays ayant pris de telles mesures ces derniers jours.

Le début de l’opération d’aide américaine est intervenu après l’annonce du président Joe Biden de cette démarche, évoquant la "nécessité de faire davantage" pour atténuer la crise humanitaire aiguë.

Un responsable américain a estimé que l’aide aérienne ou potentiellement maritime à venir "ne peut pas remplacer l’introduction nécessaire d’aide par le plus grand nombre possible de passages terrestres, car c’est la façon la plus efficace de fournir une assistance à large échelle".

Convoi d’aide

Par ailleurs, les membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont exprimé leur profonde inquiétude "au regard des rapports faisant état de plus de 100 personnes tuées et de centaines d’autres blessées lors d’un incident impliquant des forces israéliennes dans un grand rassemblement entourant un convoi d’aide humanitaire au sud-ouest de la ville de Gaza".

Dans un communiqué publié samedi soir, les membres du Conseil ont réitéré "l’importance que toutes les parties au conflit respectent leurs obligations en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme, selon le cas".

Cette tragédie, survenue jeudi au rond-point Al-Nabulsi dans la ville de Gaza, a suscité une large condamnation internationale et des appels à une enquête.

Le ministère de la Santé du Hamas a indiqué qu’au moins 118 personnes ont été tuées et 760 blessées par des tirs israéliens alors qu’elles se rassemblaient pour recevoir de l’aide.

Le porte-parole de l’armée israélienne, Daniel Hagari, a déclaré dimanche que l’enquête préliminaire "a confirmé qu’aucun coup n’a été porté par (l’armée) contre le convoi d’aide", ajoutant que "la plupart des Palestiniens ont été tués ou blessés à la suite d’une bousculade".

Cependant, une équipe des Nations Unies a déclaré avoir constaté "un grand nombre" de blessures par balles à l’hôpital Al-Chifa qui a reçu une grande partie des victimes, selon l’agence France-Presse.

Alors que la situation humanitaire se détériore et que la violence s’intensifie, le ministère de la Santé du territoire assiégé a annoncé la mort d’au moins 15 enfants ces derniers jours en raison de la malnutrition.

Par ailleurs, le ministère a indiqué dimanche que le bilan des morts s’élevait désormais à 30 410, dont une très grande majorité de civils, femmes et enfants, depuis le début de la guerre.

La guerre a éclaté le 7 octobre à la suite d’une attaque menée par le Hamas dans le sud d’Israël, ayant causé la mort de plus de 1 160 personnes, principalement des civils, selon un comptage de l’AFP basé sur des chiffres officiels israéliens.

De plus, 250 personnes ont été prises en otage, 130 étant encore détenues selon Israël qui estime que 31 d’entre eux sont morts dans la bande de Gaza.

En réponse, l'État hébreu a promis d’"éradiquer" le Hamas, et a entamé depuis une campagne intensive de bombardements, suivie d’opérations terrestres majeures à partir du 27 octobre.

Évolutions sur le terrain

Le ministère de la Santé a recensé au moins 90 morts au cours des dernières 24 heures, dont 14 membres de la famille Abou Anza dans le camp de réfugiés de Rafah dans le sud de la bande.

Des images de l’AFP ont montré un bâtiment complètement détruit autour duquel des dizaines de personnes cherchaient des survivants et récupéraient les victimes.

Sur le terrain, Israël a poursuivi ses opérations notamment à Khan Younès, qui constitue depuis plusieurs semaines le principal point de pression militaire.

Le porte-parole de l’armée a annoncé dimanche le lancement d’une "attaque à grande échelle" dans l’ouest de Khan Younès, comprenant "une frappe aérienne intense effectuée par des avions de chasse sur environ 50 cibles terroristes en six minutes avec le soutien des forces d’artillerie".

Un journaliste de l’AFP a rapporté des bombardements et raids intensifs pendant la nuit sur Khan Younès et la ville de Rafah proche de la frontière avec l’Égypte, dernier refuge d’environ 1,5 million de déplacés dans le secteur.

Le ministère de la Santé avait annoncé samedi qu’un bombardement israélien avait touché un camp, causant au moins 11 morts près de l’hôpital de l’Hémisphère Émirati dans la ville de Rafah.

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