Cindy McCain, directrice exécutive du Programme alimentaire mondial des Nations Unies, a déclaré que la guerre au Soudan a détruit la vie de millions de personnes et créé la plus grande crise de déplacement au monde, mettant en garde contre le risque que le Soudan fasse face à la plus grande crise de faim au monde si les combats ne cessent pas.

McCain a indiqué dans un communiqué diffusé aujourd'hui, mercredi, à Genève par l'organisation, que le Darfour connaissait il y a 20 ans la plus grande crise de faim au monde, et que la communauté internationale s'était mobilisée pour y répondre, mais que le peuple soudanais est aujourd'hui oublié.

La responsable onusienne a souligné que la vie de millions de personnes ainsi que la paix et la stabilité dans toute la région sont en jeu.

Selon un communiqué de l'organisation internationale, plus de 25 millions de personnes à travers le Soudan, le Soudan du Sud et le Tchad sont piégées dans un cercle de dégradation de la sécurité alimentaire, alors que le programme ne parvient pas à obtenir des aides alimentaires d'urgence suffisantes pour les communautés désespérées du Soudan assiégées par les combats, en raison de la violence continue et de l'ingérence des parties belligérantes. Il a été précisé qu'environ 90% des personnes font actuellement face à des niveaux d'urgence alimentaire au Soudan, et qu'elles sont également bloquées dans des zones largement inaccessibles au programme.

McCain, qui a conclu aujourd'hui une visite au Soudan du Sud, a souligné que l'aide humanitaire est davantage perturbée depuis que les autorités ont annulé les autorisations nécessaires pour les convois de camions transfrontaliers, ce qui a forcé l'organisation à suspendre ses opérations du Tchad vers le Darfour. La responsable du programme a averti qu'alors que de plus en plus de personnes fuient vers le Soudan du Sud et le Tchad, la réponse humanitaire est arrivée au point d'effondrement.

Le communiqué de l'organisation indique que les déplacés récemment arrivés au Soudan du Sud représentent environ 35% de ceux confrontés à des niveaux catastrophiques de faim, le niveau le plus élevé possible, ajoutant qu'un enfant sur cinq dans les centres de transit au poste frontalier principal souffre de malnutrition.

La responsable du programme a insisté sur la nécessité urgente d'un accès sans entrave au Soudan pour traiter l'insécurité alimentaire croissante, qui aura des conséquences importantes et durables sur la région, ainsi que sur le financement accru pour répondre à la propagation de la crise humanitaire dans les pays voisins.

McCain a souligné que l'arrêt des hostilités et une paix durable sont les seules voies pour changer la situation et prévenir une catastrophe.