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Publié: mars 7, 2024
Les voix s'élèvent dans la province de la Colombie-Britannique, à l'ouest du Canada, pour demander une autopsie des corps des personnes décédées après une surdose de drogue.
Les familles des victimes estiment que le bureau des coroners de la Colombie-Britannique manque ainsi d’informations importantes.
Greg Sword a attendu plus d'un an pour connaître la cause officielle de la mort de sa fille Camilla, âgée de 14 ans.
Son corps avait été retrouvé dans sa chambre à Port Coquitlam en été 2022, tous les indices indiquant que le décès était dû à une surdose.
Le père dit : « Je pensais qu’ils feraient une autopsie, mais ils se sont contentés de rédiger un rapport sur les types de toxines ou de drogues. » « J’ai reçu ce rapport 14 mois après la mort de ma fille », raconte le père.
Le rapport du médecin légiste conclut que la mort de l’adolescente est due à la consommation de cocaïne et d’ecstasy, bien que d’autres drogues aient été trouvées dans son corps.
Le rapport du coroner a renforcé les doutes de Greg Sword lorsque les amis de sa fille lui ont dit qu’elle recherchait une possession d’hydromorphone la nuit de sa mort.
Le père pense que cette substance est celle qui a tué sa fille, se demandant « Ne devrait-on pas faire une autopsie qui aurait pu mener à cette conclusion ? »
Statistique Canada indique que le taux d’autopsie en Colombie-Britannique est l'un des plus bas du pays. Les médecins légistes disent que c’est un problème lorsqu’il s’agit d’identifier les grandes tendances en matière de santé publique.
Le juge en médecine légale Matthew Urdie déclare : « Le faible taux d’autopsie est une honte, cela signifie que nous ne sommes pas capables de déterminer comment et pourquoi nos proches sont morts. »
Dans son rapport sur la mort de Camilla, par exemple, le coroner Dean Campbell a écrit que l’adolescente est décédée d’une arythmie causée par la consommation de cocaïne et d’ecstasy. Il y a une faible probabilité que les autres drogues découvertes aient joué un rôle dans son décès.
Alors que le juge en médecine légale Urdie s’oppose à cette conclusion. Selon lui, les résultats d’une autopsie permettent de déterminer un contexte précis, et sans cela, il est difficile de connaître la cause du décès. Il ajoute : « Pour moi, la cause du décès de Camilla Sword est indéterminée. »
Le bureau des coroners de la Colombie-Britannique a indiqué que 85 % des décès dus à une surdose ne font pas l’objet d’une autopsie.
Le porte-parole du bureau des coroners, Ryan Panton, explique que si l’on croit que le décès est causé par une drogue non réglementée sur la base d'un examen exhaustif de la scène, du corps et des antécédents médicaux du défunt, et si l’analyse toxicologique confirme la présence d’une dose mortelle, alors le médecin légiste peut estimer inutile de pratiquer une autopsie.
Selon Statistique Canada, le taux d’autopsie en Colombie-Britannique est passé de 22 % en 1991 à 3,2 % en 2022. Parmi les provinces canadiennes de plus d’un million d’habitants, la Colombie-Britannique vient juste après le Québec en termes de plus faible taux d’autopsie.
Tous les décès dans la province bordant l’océan Pacifique ne nécessitent pas une enquête. Cependant, le bureau des coroners est tenu d’enquêter sur tous les décès non naturels, soudains, inattendus, inexpliqués ou non observés.
Il est à noter que plusieurs provinces canadiennes surpassent la Colombie-Britannique en termes de taux d’autopsie.
Dans un contexte connexe, un nouveau chef doit bientôt être nommé au bureau des coroners pour succéder à la présidente actuelle Lisa Lapointe. Le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a déclaré qu’il était confiant que le futur chef saura fournir aux familles des victimes de surdose les réponses dont elles ont besoin.
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