Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Sameh Choukry, a appelé mercredi Israël à arrêter ses opérations militaires à Rafah et à permettre l'entrée d'aides humanitaires dans la bande de Gaza, précisant que le sort de l'accord de paix entre Le Caire et Tel-Aviv est lié aux intérêts égyptiens.

Choukry a déclaré, dans un entretien exclusif avec Sky News Arabia, que Le Caire demande la cessation des actions militaires à Gaza et l'entrée de l'aide humanitaire dans la bande.

Il a ajouté : "Il est impossible d'accepter que les camions d'aide et les travailleurs y étant exposés soient mis en danger, et Israël doit arrêter les opérations militaires au passage de Rafah".

Le ministre égyptien des Affaires étrangères a souligné que "les déclarations israéliennes concernant la coordination avec l'Égypte au sujet des opérations militaires à Rafah sont incorrectes".

Il a demandé à Israël de "prendre ses responsabilités en tant qu'État occupant et d'acheminer l'aide à Gaza par les passages qui relient le secteur", précisant que le Conseil de sécurité a déterminé un mécanisme pour l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza et que Tel-Aviv doit le respecter.

Il a également confirmé que l'entrée des forces israéliennes au passage de Rafah a entravé l'arrivée de l'aide humanitaire, soulignant qu'il est impossible de l'introduire en présence d'opérations militaires au passage, appelant Tel-Aviv à arrêter ces actions pour permettre l'entrée de l'aide au peuple palestinien.

Choukry a considéré que "la destruction par Israël des infrastructures dans la bande de Gaza et le fait de la rendre invivable sont très préoccupants", ajoutant : "La question est pourquoi Israël ferme-t-elle les passages avec Gaza si ce n'est pour pratiquer une politique de famine, ce qui constitue un crime de guerre".

Concernant le sort de la trêve, Choukry a expliqué que cela dépend de la volonté des deux parties mais a indiqué que le mouvement Hamas a exprimé son désir d'aboutir à un accord.

Il a indiqué que la proposition égyptienne de cessez-le-feu a été soumise après examen par les médiateurs et la satisfaction des demandes des deux parties, mais qu'Israël ne l’a pas acceptée.

Initiative de paix Accord de paix entre l'Égypte et Israël

Le responsable égyptien a précisé que les déclarations israéliennes rejetant la solution à deux États nécessitent une coopération internationale pour sortir de cette crise, ajoutant qu’il n’y a pas de volonté politique israélienne d'accepter l'initiative de paix et la solution à deux États.

Il a également souligné que l'initiative de paix arabe représente l'option stratégique pour le monde arabe afin d'atteindre la paix et qu'elle est une initiative complète pour résoudre la question palestinienne sur la base de deux États.

En ce qui concerne l'accord de paix égypto-israélien, Choukry a déclaré : "Notre position concernant l'accord de paix avec Israël est liée à l'évolution des événements et aux intérêts égyptiens".

Il a demandé l'arrêt des combats au Soudan et l'entrée de l'aide humanitaire, confirmant qu'il existe une coordination entre l'Égypte et ses partenaires pour atteindre ces objectifs.

Par ailleurs, Choukry a indiqué qu'il y a des consultations avec l'Iran pour rétablir des relations diplomatiques sur des bases solides, appelant Téhéran à ne pas intervenir dans les affaires intérieures des pays arabes et à respecter leur souveraineté.

Concernant les relations entre Le Caire et Ankara, le ministre égyptien des Affaires étrangères a expliqué que Le Caire attend une visite prochaine du ministre turc des Affaires étrangères en vue de préparer les travaux de la commission mixte égypto-turque.