Le virus H5N1 ou grippe aviaire a été découvert dans des dizaines d'exploitations laitières aux États-Unis, et les experts canadiens exhortent à une surveillance du côté nord de la frontière.

Le Dr Isaac Bogoch, spécialiste des maladies infectieuses au Réseau de santé de l'Université de Toronto, a déclaré : « Nous devons le rechercher activement », soulignant que le nombre et la diversité des mammifères affectés par le virus H5N1 cette année ont considérablement augmenté.

Bogoch met en garde : « Si davantage de mammifères sont infectés, il est évident que le virus peut muter et se transmettre plus facilement entre les mammifères. »

Matthew Miller, du Centre de recherche sur l'immunité de McMaster à Hamilton, a également confirmé : « Le mécanisme qui maintenait la grippe aviaire principalement chez les oiseaux s'est soudainement transformé pour se propager plus facilement chez les mammifères, à commencer par les chiens, les chats, les bovins, les chèvres et les otaries. »

Mais cela signifie-t-il qu'elle se propagera forcément largement chez les humains ? « Non, ce n'est pas inévitable ». « Mais je dirais que le risque est profond. »

Miller souligne qu'aucune maladie n'a causé plus de pandémies dans l'histoire récente que la grippe, citant la pandémie appelée grippe espagnole en 1918, les épidémies de grippe en 1959, 1968, 1977, et plus récemment la grippe porcine en 2009.

La récente épidémie dans les exploitations laitières aux États-Unis a conduit à des inspections alimentaires sur la viande hachée de bœuf et le lait en épicerie, où la Food and Drug Administration a trouvé qu'un échantillon sur cinq testé était positif aux particules de H5N1.

Bogoch indique que les fragments du virus ne sont pas capables de causer une maladie chez les humains.

Mais chez les chats nourris au lait cru dans les exploitations laitières américaines, le taux de mortalité était élevé, plus de 50 % des chats infectés par le virus H5N1 étant décédés à cause du virus.

Les responsables des producteurs laitiers aux États-Unis et au Canada déclarent que la pasteurisation détruit les agents pathogènes dans le lait, et exhortent les consommateurs à ne pas consommer de lait cru.

« Les producteurs laitiers canadiens adhèrent déjà à certaines des normes de biosécurité les plus strictes au monde. » Les producteurs laitiers au Canada ajoutent que seul le lait d'animaux en bonne santé est autorisé à être distribué et destiné à la consommation humaine.

Miller a déclaré que la surveillance dans les élevages avicoles canadiens est déjà bien établie, mais il souhaite surveiller les activités des exploitations laitières, avant de commencer à voir des cas humains de grippe aviaire.

« Je pense que la surveillance systématique du bétail au Canada est justifiée actuellement, compte tenu des risques que nous connaissons aux États-Unis. »