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Il a été demandé aux compagnies pétrolières et gazières de réduire les émissions d'un tiers dans la limite maximale prévue.

Il a été demandé aux compagnies pétrolières et gazières de réduire les émissions d'un tiers dans la limite maximale prévue.

By م.زهير الشاعر

Publié: novembre 4, 2024

Les producteurs de pétrole et de gaz au Canada seront tenus de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre d'environ un tiers au cours des huit prochaines années en vertu de nouvelles réglementations publiées aujourd'hui par le ministre de l'Environnement, Steven Guilbeault.

Ces réglementations, qui sont encore à l'état de projet et ont été retardées d'environ deux ans par rapport à la date prévue, pourraient accroître les tensions entre Ottawa et le gouvernement de l'Alberta, qui a récemment lancé une campagne publicitaire de 7 millions de dollars pour "abolir le plafond".

Pour les libéraux, ces réglementations tiennent la promesse électorale de 2021 d'obliger le secteur de l'énergie à jouer un rôle important dans la lutte contre le changement climatique.

Guilbeault a déclaré dans une interview à la presse canadienne avant une conférence de presse qui se tiendra à Ottawa ce lundi avec le ministre des Ressources naturelles Jonathan Wilkinson pour clarifier davantage les détails du plan : "Je crois que tout le monde doit faire sa juste part".

Guilbeault a expliqué que l'industrie du pétrole et du gaz est une source majeure d'émissions, mais qu'elle avait fait moins que la plupart des autres secteurs pour les réduire dans la bataille contre le changement climatique.

Expliquant, "Je crois que la plupart des Canadiens - même ceux qui ne sont pas mes plus grands fans - conviendraient qu'il n'est pas acceptable qu'un secteur ne fasse pas sa part, et c'est en grande partie ce dont il s'agit avec ce règlement."

Les opérations d'extraction de pétrole et de gaz, y compris la production et le raffinage, ont contribué à environ 31 % du total des émissions au Canada en 2022.

D'autre part, les réglementations proposent d'exiger que les émissions provenant des opérations pétrolières et gazières diminuent de 35 % par rapport à 2019, à un moment donné entre 2030 et 2032.

Les émissions de ce secteur ont déjà diminué de 7 % entre 2019 et 2022 - la dernière année pour laquelle des statistiques sont disponibles - avec des niveaux de production similaires.

Guilbeault a déclaré qu'il s'attend à une réaction violente, mais qu'il s'engage à atteindre les objectifs climatiques libéraux.

Le gouvernement insiste également sur le fait que les réglementations peuvent être mises en œuvre en utilisant la technologie actuelle, sans réduire la production.

Guilbeault a indiqué que les modèles fédéraux montrent qu'avec ces réglementations, la production de pétrole et de gaz continuera d'augmenter de 16 % d'ici 2032, par rapport à 2019.

Guilbeault a affirmé que réduire les émissions provenant des champs pétrolifères au Canada est la seule façon pour le pétrole canadien de rester compétitif dans un monde qui cherche de plus en plus l'option la plus verte disponible.

Il a ajouté : "Dans un monde soumis à des contraintes carbone, les personnes qui continueront à demander du pétrole demanderont du pétrole à faible émission."

Ajoutant, "Et si nos entreprises et notre secteur pétrolier et gazier ne font pas les investissements nécessaires pour cela, ils ne pourront pas rivaliser dans ce monde."

Le plafond n'impose pas ce que les entreprises doivent faire pour atteindre l'objectif, mais Guilbeault a déclaré que la modélisation indique qu'environ la moitié des réductions proviendront de la réduction des émissions de méthane.

Ces réductions ont déjà lieu avec les producteurs de pétrole installant de l'équipement pour prévenir les fuites de méthane, qui a été une source majeure d'émissions.

Le reste sera réparti entre différentes technologies, y compris la capture et le stockage du carbone.

Ottawa devrait dépenser environ 12,5 milliards de dollars en crédits d'impôt pour encourager et aider les entreprises à investir dans ces systèmes qui capturent le dioxyde de carbone et le stockent sous terre.

Les grandes lignes de cette politique ont été définies il y a environ un an lorsque Guilbeault a publié un "cadre" de plan qui promettait de faire baisser les émissions de la production de pétrole et de gaz afin qu'elles soient inférieures de 35 à 38 % en 2030 par rapport à 2019.

Le projet de réglementation, qui sera ouvert aux commentaires publics jusqu'en janvier 2025, a finalement choisi le minimum de cette fourchette.

Guilbeault a déclaré que cette décision a été prise après des discussions approfondies sur ce qui pouvait être réglementé sans réduire la production de force.

La production est susceptible de jouer un rôle central dans le débat qui entourera la publication de ces réglementations aujourd'hui lundi.

Plusieurs études économiques basées sur le cadre du plan à partir de décembre 2023 ont indiqué que le seul moyen d'atteindre les objectifs serait de réduire la production.

Le Conseil du commerce du Canada a déclaré en mars que la production totale de pétrole et de gaz augmenterait d'environ 14 % sans plafond d'émissions et de 1,6 % avec.

Il a prévu que les recettes gouvernementales, en particulier en Alberta, seraient beaucoup plus faibles en conséquence.

Il a également anticipé que la croissance de l'emploi serait plus lente, avec un impact plus important en Alberta.

Goldy Hyder, président du Conseil des affaires du Canada, a déclaré dans un communiqué avant la réglementation des émissions que l'imposition d'un plafond est une mauvaise étape pour le pays.

Hyder a affirmé que ce plafond nuirait à l'économie, limiterait le commerce de l'énergie transfrontalier avec les États-Unis et rendrait la politique climatique "plus rigide et moins compétitive".

De son côté, la première ministre de l'Alberta, Danielle Smith, a promis de combattre le plafond des émissions, affirmant qu'il porterait un "coup dévastateur" à l'économie de sa province et aux emplois.

Ce week-end, les membres du Parti conservateur uni au pouvoir dirigé par Smith ont largement voté en faveur d'une motion renonçant aux plans provinciaux de réduction des émissions et déclarant que le dioxyde de carbone est nécessaire et non un polluant.

Le chef des conservateurs, Pierre Poilievre, s'est également engagé à abolir les réglementations sur le plafond des émissions.

La réglementation ne sera pas finalisée avant plusieurs mois. Il est possible que les prochaines élections fédérales aient lieu avant qu'elle n'entre réellement en vigueur.

Pour Guilbeault, la publication de ces réglementations dans la bataille contre le changement climatique, qu'il dit être devenue politiquement très chargée, à tel point que même les progressistes vacillent, semble être une raison de célébrer.

Ajoutant, "À cette époque, où le changement climatique est coincé dans cette guerre culturelle que nous voyons dans de nombreuses parties du monde, être capable de continuer à promouvoir des politiques progressistes pour lutter contre le changement climatique est en soi une grande victoire."

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