La porte-parole du Croissant-Rouge palestinien, Nibal Ferasikh, a confirmé que la situation humanitaire a dépassé le catastrophique avec la poursuite des bombardements israéliens dans tout Gaza, en particulier dans la région de Rafah située au sud de l'enclave.

Ferasikh a mis en garde, dans une interview exclusive à la chaîne «Caire Actualités», ce mercredi, contre les conséquences de l'intensification par l'occupation des opérations militaires dans la région de Rafah, où plus de la moitié des habitants de Gaza sont présents, ce qui annonce une catastrophe au sens le plus strict du terme.

Elle a indiqué que l'occupation continue à intensifier ses opérations dans la province de Khan Younès au sud de l'enclave, confirmant que le secteur de la santé à Gaza rend ses derniers souffles après que l'occupation ait mis hors service tous les centres médicaux dans un contexte de siège continu de l'hôpital Al-Amal appartenant à la Société du Croissant-Rouge à Khan Younès.

La responsable palestinienne a critiqué l'entêtement israélien et les obstacles à l'autorisation d'ouvrir un passage humanitaire sûr garantissant l'entrée des aides et des fournitures médicales urgentes et nécessaires à l'hôpital Al-Amal en dépit d'un siège qui dure depuis plus de 16 jours.

Elle a exprimé son grand étonnement face à la posture silencieuse de la communauté internationale jusqu'à présent malgré les violations continues de l'occupation contre le peuple palestinien, soulignant la large propagation de nombreuses maladies et épidémies parmi les déplacés, notamment respiratoires et dermatologiques, en plus de l'hépatite virale, ce qui menace leur vie de danger et de mort dans un contexte de pénurie de matériaux, fournitures et médicaments.

Elle a insisté sur la nécessité de mettre fin à la guerre sur Gaza de manière immédiate et urgente pour sauver ce qui peut encore l’être dans un contexte d’effondrement du système de santé, de manque de sécurité alimentaire et d’épuisement des eaux potables, avec une rareté de l'entrée des aides humanitaires vers les habitants de l'enclave face à l'obstination israélienne continue à anéantir le peuple palestinien.

Le bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires a mis en garde mardi que toute initiative d’Israël visant à étendre son opération terrestre à Gaza pour inclure la ville densément peuplée de Rafah, au sud de l'enclave, pourrait conduire à des « crimes de guerre qu'il faut prévenir à tout prix ».

Les Nations Unies ont cité dans un communiqué le porte-parole du bureau de coordination des affaires humanitaires, Jens Laerke, qui a déclaré aux journalistes à Genève que « conformément au droit international humanitaire, le bombardement aveugle des zones densément peuplées peut constituer des crimes de guerre ».

Le communiqué a indiqué que cela intervient alors que le bureau des affaires humanitaires a signalé une « augmentation des frappes » dans la province de Rafah dimanche et lundi, alors que des milliers d'habitants de Gaza continuent à affluer vers Rafah, y compris beaucoup ayant fui les bombardements intenses à Khan Younès.

Le communiqué onusien a souligné que ce déplacement a conduit à une augmentation de la population de Rafah à cinq fois sa taille depuis le début de la guerre à Gaza, le 7 octobre dernier.

Laerke a averti que « les attaques intensives à Rafah dans cette situation peuvent entraîner de lourdes pertes civiles, et nous devons faire tout notre possible pour éviter cela ».

Les attaques israéliennes depuis le 7 octobre ont causé la mort de 27 585 personnes, principalement des femmes et des enfants, selon le dernier bilan du ministère de la Santé à Gaza.