Le Congrès des États-Unis a échoué mercredi soir à voter la mise en accusation du ministre de la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas.

Le résultat du vote était le suivant :

- 216 républicains contre 214 démocrates.

- 4 républicains ont voté contre avec les démocrates, en l'absence d'un membre, le chef de la majorité républicaine Steve Scalise.

Les députés républicains ont voté pour la destitution d'Alejandro Mayorkas, nommé par le président américain Joe Biden, qu'ils tiennent responsable de la crise migratoire à la frontière entre les États-Unis et le Mexique, dans une démarche historique que le Congrès n'avait pas entreprise depuis près de 150 ans.

Le président de la Chambre des représentants, Mike Johnson, a déclaré que le ministre, âgé de 64 ans, est "le principal responsable de la catastrophe".

Les républicains, pour la plupart proches de l'ancien président Donald Trump, accusent le président démocrate de permettre « l'invasion » du pays, faisant référence au nombre record de migrants arrêtés à la frontière, soit 302 000 migrants en décembre.

Les démocrates ont quant à eux minimisé cette démarche, accusant les républicains de faire du ministre un bouc émissaire en année électorale présidentielle.

Le président Joe Biden a accusé mardi son adversaire républicain Donald Trump « d'exploiter » la question migratoire qui a suscité de vifs débats au Congrès américain.

Le président démocrate a déclaré lors d'un discours à la Maison Blanche que « Donald Trump préfère exploiter ce problème plutôt que de le résoudre ».

Par ailleurs, la Chambre des représentants a rejeté un projet de loi présenté par les républicains prévoyant une aide de 17,6 milliards de dollars à Israël.

La chaîne américaine (Alhurra) a rapporté mercredi que 250 députés avaient voté en faveur du projet de loi contre 180 qui l'ont rejeté, mais il n'a pas été adopté car il était présenté dans le cadre d'une procédure accélérée nécessitant une majorité des deux tiers pour être adopté.

Les démocrates de la Chambre ont déclaré souhaité voter à la place un projet de loi plus global qui offrirait également une aide à l'Ukraine, au financement des efforts humanitaires internationaux et prévoirait un nouveau financement pour la sécurité des frontières.

L'initiative d'aide à Israël, l'un des plus grands bénéficiaires de l'aide étrangère américaine, bénéficie d'un large soutien des deux partis républicain et démocrate au Congrès.

De nombreux opposants ont qualifié le projet de loi de la Chambre de « manœuvre politique » des républicains visant à détourner l'attention de leur opposition au projet de loi du Sénat, qui prévoit un financement de 118 milliards de dollars et combine la réforme de la politique migratoire américaine, un nouveau financement pour la sécurité des frontières et des milliards de dollars d'aides d'urgence à l'Ukraine, à Israël et à des partenaires de Washington dans la région indo-pacifique.

Le président démocrate Joe Biden, qui soutient le projet de loi du Sénat, avait menacé d'utiliser son droit de veto contre le projet de loi de la Chambre concernant uniquement le soutien à Israël.