Toronto – Arab Canada News

Lors d'un débat électoral intense, le chef du Parti libéral, Mark Carney, a cherché à se démarquer de son prédécesseur Justin Trudeau, déclarant clairement : « Je ne suis pas Justin Trudeau », en réponse aux critiques répétées de ses adversaires concernant l'héritage libéral dans les dossiers de l'économie, de l'immigration et de la criminalité.

Le débat a été marqué par un échange virulent d’accusations entre Carney, le chef des conservateurs Pierre Poilievre, et le chef du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh, la discussion se concentrant sur les conditions économiques difficiles que traverse le pays, la hausse des taux de criminalité et les politiques migratoires.

Poilievre : Les libéraux ont déçu les Canadiens

Poilievre a accusé les libéraux d’être responsables de la détérioration du pouvoir d’achat des Canadiens et de la hausse du coût de la vie, affirmant que « les politiques libérales ont rendu le rêve de propriété et de logement inaccessible, tandis que la criminalité a augmenté dans les villes canadiennes et le chaos règne dans les rues ».

Poilievre a appelé à « reprendre le contrôle » de l’économie par une baisse des impôts, un renforcement des lois sur la criminalité et une révision des politiques migratoires qu’il a qualifiées de « chaotiques », affirmant qu’un gouvernement conservateur sous sa direction ramènerait la sécurité et la prospérité aux familles canadiennes.

Carney : Le Canada a besoin d’un leadership responsable

Pour sa part, Carney a défendu sa vision économique, insistant sur le fait qu’il porte « un nouveau plan basé sur l’innovation et la croissance, et non sur la reproduction du passé ». Il a ajouté : « Je ne suis pas Trudeau, et il est temps pour nous d’avancer, pas de reculer ».

Carney a affirmé que son parti prévoit « d’investir dans les infrastructures, de stimuler les emplois verts et de réformer le système fiscal en faveur de la classe moyenne », soulignant que les conservateurs « vendent des slogans de colère sans solutions réalistes ».

Singh : Il faut tenir les deux grands partis responsables

Quant au chef du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh, il a accusé les partis libéral et conservateur de « servir les intérêts des riches », insistant sur la nécessité d'« imposer une fiscalité équitable sur les grands patrimoines, d’élargir les services de santé publics et le logement ».

Singh a déclaré : « Les Canadiens souffrent d’une crise du logement, des salaires et de la santé, tandis que libéraux et conservateurs se relayent pour protéger les grandes fortunes ».

Les questions de l’immigration et de la sécurité sous la loupe

Le débat sur l’immigration a suscité un intérêt particulier, Carney promettant une réforme complète du système d’immigration pour accélérer le traitement des demandes et soutenir l’intégration, tandis que Poilievre a insisté sur « l’arrêt du flux des migrants non autorisés », promettant de durcir les critères d’entrée au pays.

Les trois leaders se sont mis d’accord sur la nécessité de soutenir la sécurité communautaire, mais ont divergé sur les méthodes, entre ceux qui appellent à un « durcissement des peines » et ceux qui réclament « des solutions radicales basées sur la prévention et les services sociaux ».

Une lutte personnelle et politique qui s’intensifie

Malgré les tentatives de rester sur le fond, le débat n’a pas été exempt d’aspects personnels, Poilievre qualifiant Carney de « version plus polie de Trudeau, mais avec les mêmes politiques échouées », tandis que Carney lui a répondu : « Pierre aime l’émotion, mais le Canada a besoin de stabilité ».

Alors que la campagne électorale entre dans sa quatrième semaine, l’intensité des confrontations entre les leaders augmente, tandis que les sondages montrent une concurrence acharnée entre libéraux et conservateurs, le Nouveau Parti démocratique cherchant à faire pencher la balance dans plusieurs circonscriptions indécises.