Un haut commandant israélien a déclaré que les forces israéliennes, soutenues par des avions de chasse ayant largué des centaines de bombes et autres munitions, mènent la journée de combat la plus intense depuis le début de leur invasion de Gaza.

Le général Yaron Finkelman, commandant de la direction sud des forces de défense israéliennes, a déclaré mardi : « Nous sommes dans la journée la plus intense depuis le début de l'opération terrestre ».

Il a ajouté que les forces combattent à Jabalia au nord de la ville de Gaza et à Chujaïa à l'est de la ville, et combattent désormais également à Khan Younès au sud de la bande, « nous sommes au cœur de Jabalia, au cœur de Chujaïa, et maintenant aussi au cœur de Khan Younès ».

Après plusieurs jours d'ordres aux habitants de fuir Khan Younès, les forces israéliennes ont largué mardi de nouveaux tracts contenant des consignes de rester à l'intérieur des abris durant l'attaque.

Les tracts destinés aux habitants de six quartiers représentant environ un quart de la ville de Khan Younès indiquaient : « Dans les prochaines heures, l'armée de défense israélienne commencera une attaque intensive dans votre zone résidentielle pour détruire l'organisation terroriste Hamas. Pour votre sécurité, restez dans les abris et les hôpitaux où vous vous trouvez. Ne sortez pas, sortir est dangereux, vous avez été prévenus ».

L'armée israélienne a pris le contrôle de la moitié nord de la bande de Gaza le mois dernier. Depuis la fin d'un cessez-le-feu d'une semaine vendredi, elle étend la campagne terrestre pour atteindre son objectif d'éliminer les dirigeants du Hamas.

Le Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) a déclaré que les petites zones qualifiées de « sûres » par Israël sont insuffisantes pour les centaines de milliers de personnes qui ont grand besoin d'abris.

James Elder, porte-parole de l'UNICEF, après une visite à Gaza, a déclaré : « Ce sont de petits morceaux de terres arides ou des coins de rues, ce sont des trottoirs, ce sont des bâtiments à moitié achevés, il n'y a pas d'eau ».

À l'hôpital principal Nasser de Khan Younès, les blessés sont arrivés en ambulances, en voiture, en camion plat et en charrette tirée par un âne selon des survivants décrivant un raid ayant touché une école utilisée comme refuge pour les déplacés.

À l'intérieur de l'aile, les blessés occupaient presque tous les centimètres carrés de sol, et les ambulanciers couraient d'un patient à l'autre tandis que leurs proches pleuraient.

Un médecin portait le corps d'un petit garçon décédé vêtu d'une tenue de sport et l'a placé dans un coin, ses bras étendus sur le carrelage taché de sang ; à ses côtés au sol, gisaient un garçon et une fille blessés entourés de pansements et de gants en caoutchouc, leurs membres entrelacés avec des supports de perfusion reliés à leurs bras.

Deux petites filles en traitement étaient encore couvertes de poussière à cause de l'effondrement de la maison où leur famille avait été enterrée, l'une d'elles, en pleurs, a dit : « Mes parents sont sous les décombres. Je veux ma mère, je veux ma mère, je veux ma famille ».

À l'extérieur, des hommes transportaient des corps enveloppés de linceuls blancs tachés de sang pour les emmener aux funérailles. Environ une dizaine de corps étaient étendus au sol. Cinq ou six personnes ont été transportées sur une moto avec side-car.

La porte-parole du ministère de la Santé à Gaza, Isra al-Qedra, a déclaré qu'au moins 43 corps étaient déjà arrivés à l'hôpital Nasser ce matin-là, craignant que des dizaines d'autres soient piégés sous les décombres ou dans des zones non accessibles aux ambulances pour les récupérer.

Elle a ajouté que « les hôpitaux du sud de la bande de Gaza s'effondrent complètement et ne peuvent pas gérer la quantité et la nature des blessures arrivant dans les hôpitaux ».

Depuis, les bombardements israéliens sans précédent sur la bande de Gaza ont déplacé 80 % des 2,3 millions d'habitants, dont la plupart se concentrent maintenant dans les zones du sud situées sur la ligne de front.

Selon les responsables de la santé de Gaza, considérés comme fiables par l'ONU, plus de 15 900 personnes ont été confirmées mortes, des milliers d'autres sont portées disparues et on craint qu'elles soient enterrées sous les décombres.

Israël affirme que la responsabilité des dommages causés aux civils incombe aux combattants du Hamas opérant parmi eux, notamment par des tunnels souterrains qui ne peuvent être détruits que par de grosses bombes. Le Hamas nie ces allégations.

Cependant, Washington a appelé son allié proche à faire davantage d'efforts pour limiter les dommages aux civils lors de la prochaine phase de la guerre lancée par Israël en réponse à une attaque des combattants du Hamas le 7 octobre, qui ont envahi des villes, tuant 1 200 personnes et capturant 240 otages, selon le bilan israélien, parmi les morts se trouvant plusieurs Canadiens.

Les États-Unis fournissent une aide militaire importante à Israël et ont déployé deux groupes d'attaque de porte-avions en Méditerranée orientale depuis le 7 octobre, mais certains progressistes au Capitole estiment que cette aide devrait être conditionnée.

Bernie Sanders, sénateur indépendant du Vermont siégeant avec les démocrates, a déclaré au Sénat : « Je ne pense pas que nous devrions allouer 10,1 milliards de dollars au gouvernement de droite extrême de Netanyahu pour poursuivre sa politique militaire actuelle », ajoutant : « Ce que fait le gouvernement Netanyahu est immoral, viole le droit international, et les États-Unis ne devraient pas être complices de ces actes ».

À Tel Aviv, le porte-parole du gouvernement, Lavi, a déclaré qu'Israël est ouvert aux « réactions constructives » visant à réduire les dommages aux civils tant que les conseils sont compatibles avec son objectif de détruire le Hamas.

Parallèlement, la responsable américaine de l’aide Samantha Power est arrivée mardi dans la péninsule du Sinaï égyptien, où elle devrait annoncer une aide supplémentaire de plus de 21 millions de dollars pour le peuple palestinien, a déclaré un porte-parole de l'Agence américaine pour le développement international à Reuters.

La porte-parole de l’Agence américaine pour le développement international, Jessica Jennings, a indiqué que Power est arrivée à Al-Arish chargée de 36 000 livres d’aide alimentaire et de fournitures médicales transportées par le ministère de la Défense par avion depuis la Jordanie à destination de Gaza.