Le journal israélien "Haaretz" a critiqué le Premier ministre Benjamin Netanyahou pour avoir lancé sa campagne électorale en vue de sa réélection, alors que l'État hébreu mène toujours une guerre acharnée contre la bande de Gaza depuis 68 jours.

Le journal a indiqué que la popularité de Netanyahou a considérablement diminué au milieu du conflit avec le mouvement Hamas à Gaza.

Cependant, Netanyahou espère exploiter le choc et la colère qui ont frappé les Israéliens à la suite de l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas lors de sa campagne électorale.

Il n'y a pas encore de date précise pour les élections parlementaires en Israël, mais le journal prévoit qu'elles auront lieu vers le milieu de l'année 2024.

Le journal a estimé que Netanyahou a déjà commencé sa campagne électorale hier, le 12 décembre, malgré le fait que le pays soit en état de guerre.

Le journal s'est appuyé sur les déclarations du Premier ministre israélien concernant son différend avec le président américain Joe Biden au sujet de Gaza, comme une introduction à la campagne électorale en Israël.

Il a ajouté que Netanyahou dilapide le peu de soutien international dont bénéficie Israël dans sa guerre contre Gaza (principalement des États-Unis), dans une tentative "désespérée de conserver son poste en provoquant un différend avec Biden".

Il a été mentionné que c'est la troisième fois que Netanyahou utilise un différend avec un président américain à des fins personnelles en Israël.

Il a été dit qu'il l'avait fait dans le passé avec les présidents Bill Clinton dans les années 1990 et Barack Obama il y a environ une décennie.

Netanyahou avait échoué la première fois face à Clinton qui l'avait forcé à signer un accord avec l'Autorité palestinienne, et finalement Netanyahou avait perdu lors des élections de 1999.

Mais il a réussi face à Obama, qui avait abandonné l'initiative de paix de son secrétaire d'État à l'époque John Kerry, et "avait permis à Netanyahou de le présenter comme hostile à Israël et avait tiré profit en Israël, ce qui lui a permis de gagner deux fois les élections par la suite".

Le sort de Netanyahou est devenu en jeu en Israël, après la forte baisse de sa popularité, suite à l'attaque surprise et sans précédent du Hamas le 7 octobre.

Contrairement à la plupart des responsables, Netanyahou a refusé d'assumer toute responsabilité de l'échec face au Hamas, et des voix réclament son licenciement et son éviction de son poste même pendant la poursuite des combats.

Biden comprend bien : Netanyahou (à nouveau) cherche une confrontation avec l'administration pour ses besoins politiques
Il est bien connu à Washington que le Premier ministre espère faire porter la responsabilité de l'hésitation du Hamas envers les États-Unis, et le traîner dans une guerre régionale. Et bien que le président aime Israël, ses paroles montrent qu'il ne croit pas celles de Netanyahou.

Le président américain Joe Biden a une caractéristique étrange : il veut dire ce qu'il dit. Et quand il a dit "Vladimir Poutine est un criminel de guerre", il le pensait. Et quand il a dit "Les États-Unis défendront Taïwan", il le pensait. Et quand il a dit qu'il est "engagé pour la sécurité d'Israël", il le pensait. C'est pourquoi, quand il dit : "Je ne suis pas d'accord avec les paroles de Netanyahou", il le pense. Et quand il dit que "l'opinion publique mondiale pourrait changer" il ne le pense pas seulement, mais il explique que cela cause un dommage politique aux États-Unis et un dommage politique pour lui-même.