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Publié: mars 6, 2024
De nombreux Canadiens à travers le pays ont condamné le harcèlement, les abus et la discrimination présents dans le monde du sport. Ce type de comportement n'existe pas seulement dans les sports compétitifs, mais aussi dans les sports récréatifs. Cette discrimination prend différentes formes et constitue un obstacle à la pratique d'activités sportives parmi certains groupes de personnes, tels que les homosexuels et les personnes issues de diverses origines ethniques, pour ne citer que quelques exemples.
Un rapport publié lundi dernier par Statistique Canada rapporte que ces pratiques ont été révélées à la suite d'une série d'enquêtes menées auprès des sportifs et de leurs communautés entre le 27 novembre et le 17 décembre 2023, concernant la participation sportive communautaire et les expériences associées. Les résultats des enquêtes portent plus précisément sur le traitement injuste, le racisme et la discrimination dans le monde du sport au Canada.
Près d'une personne sur cinq déclare avoir été victime ou témoin d'un traitement injuste, raciste ou discriminatoire dans le cadre d'une activité sportive au cours des cinq dernières années.
En 2023, un quart des Canadiens (25 %) considéraient que le racisme et la discrimination constituent un problème dans les sports communautaires au Canada. De plus, 18 % des Canadiens ayant participé à une activité sportive et interrogés en 2023 ont indiqué avoir été victimes ou témoins d'un traitement injuste, raciste ou discriminatoire dans le cadre d'activités sportives au cours des cinq dernières années.
Les victimes de discrimination appartenaient également à certains groupes spécifiques; par exemple, les Canadiens homosexuels (42 %) étaient deux fois plus susceptibles d’observer ou de subir ce comportement comparativement aux autres personnes (17 %).
Les enquêtes rappellent également que les plus jeunes étaient plus susceptibles d'être exposés à un comportement discriminatoire.
Les données montrent aussi que les personnes appartenant à différentes ethnies et origines (26 %) sont plus exposées au racisme et à la discrimination que les autres (15 %).
Cela était particulièrement vrai pour les personnes noires (34 %), philippines (32 %) et coréennes (32 %), qui étaient parmi les plus susceptibles de rapporter avoir vécu ou observé un tel comportement.
La principale raison de la discrimination mentionnée spécifiquement par les victimes et témoins de comportements discriminatoires de la part des sportifs est la race ou la couleur de la peau, suivie de l'apparence physique, puis de l'appartenance ethnique ou culturelle.
Un certain nombre d’autres victimes de discrimination ont indiqué que le genre (23 %), la langue (22 %), la religion (21 %) et l'orientation sexuelle (20 %) étaient également des facteurs expliquant les actes discriminatoires dont elles ont été victimes.
Les types d'actes discriminatoires les plus couramment signalés étaient l'intimidation par des blagues, des remarques blessantes, des insultes ou du sarcasme, ainsi que l'ignorance ou l'exclusion des conversations ou des activités de groupe et d'autres pratiques humiliantes.
Une proportion importante de victimes et de témoins a déclaré avoir été confrontée ou avoir assisté à des menaces ou à du harcèlement (20 %) et à des agressions physiques (8 %).
Il est à noter que de nombreux cas de racisme, de discrimination et de traitement injuste ne sont pas signalés, ni par les victimes ni par les témoins. Cependant, près d’un quart des victimes et témoins (23 %) ont déclaré avoir signalé au moins un incident officiellement, par le biais d'une plainte ou d’un rapport officiel. Une proportion plus importante de victimes et témoins (35 %) a indiqué avoir fait un rapport informel, comme en parler à un coéquipier, un ami ou un membre de la famille, ou discuter de l’incident sur les réseaux sociaux.
À Toronto, capitale de la province de l'Ontario, un sondage réalisé à la fin de l'année dernière auprès de plus de 10 000 jeunes sportifs a montré que près de 40 % des résidents de l'Ontario âgés de 6 à 10 ans ont été ciblés par le racisme ou la discrimination dans le monde du sport en 2023.
Ronnie O'Connor, entraîneur de hockey à Toronto, commente : « C’est franchement frustrant, car ne pas se sentir inclus est douloureux et nuit à la confiance en soi, à l’estime de soi et à toutes ces choses qui permettent aux gens de se connecter les uns aux autres ».
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