Le processus d'échange de prisonniers entre la Palestine et l'occupation a commencé vendredi dernier, le premier jour de la trêve humanitaire annoncée par le ministère qatari des Affaires étrangères le 22 novembre en cours.

L'échange comprend 50 prisonniers israéliens parmi les femmes et enfants détenus par le mouvement « Hamas », contre 150 femmes et enfants palestiniens détenus par Israël dans le cadre de plusieurs accords conclus avec les Palestiniens.

Cette opération s'ajoute à des échanges de prisonniers antérieurs commencés à la fin des années 1960. Alors, quels sont les principaux accords d'échange de prisonniers entre Israël et les Palestiniens au fil de l'histoire ?

Juillet 1968 : l'avion 'El Al'

En juillet 1968, le « Front populaire de libération de la Palestine » a détourné un avion de passagers israélien de la compagnie 'El Al' lors du vol numéro 426. L'avion 'Boeing 707' transportait environ 100 passagers, dont plusieurs Israéliens, alors qu'il se dirigeait de l'aéroport Heathrow de Londres vers l'aéroport Leonardo da Vinci de Rome, puis vers l'aéroport de Lod en Israël (actuel aéroport Ben Gourion).

L'avion a été détourné en plein vol et son itinéraire a été modifié vers l'Algérie.

Par la suite, le « Front populaire de libération de la Palestine » a libéré les otages, et Israël a relâché 37 Palestiniennes ayant de lourdes condamnations, par l'intermédiaire de la Croix-Rouge internationale.

Août 1969 : Leila Khaled

Après le succès du premier détournement, le « Front populaire » a répété l'opération en août 1969, réussissant initialement à détourner un avion de passagers américain lors du vol numéro 840 allant de Los Angeles à Tel Aviv.

Alors que l'avion survolait la mer Méditerranée près de la Grèce, la Palestinienne Leila Khaled, membre du « Front populaire », a pris le contrôle du cockpit, pris le micro du pilote et communiqué avec la tour de contrôle en disant : « Ici le vol du Front populaire... La Palestine est libre et arabe », ordonnant au commandant de se diriger vers la Palestine.

Le « Front populaire » a réussi à libérer plusieurs détenus dans les prisons israéliennes, dont deux pilotes syriens contraints d'atterrir en Israël l'année précédente suite à une erreur de navigation.

Janvier 1971 : Mahmoud Hijazi

En 1969, le mouvement « Fatah » a réussi à capturer le soldat israélien Shmuel Feyz. Après près de deux ans de négociations, le mouvement est parvenu à un accord d'échange avec Israël mis en œuvre en janvier 1971, par lequel Israël libéra le Palestinien Mahmoud Hijazi, et « Fatah » relâcha le soldat israélien.

Avril 1978 : l'accord du Mouette

En avril 1978, le « Front populaire de libération de la Palestine – Commandement général » réussit à capturer le soldat israélien Abraham Amram lors d'une opération appelée « Opération Litani ».

L'Organisation de libération de la Palestine, dirigée à l'époque par Yasser Arafat, a mené des négociations avec la partie israélienne pour un échange qui a finalement abouti à l'accord appelé « l'accord du Mouette » en janvier 1979, par lequel le « Front populaire – Commandement général » libéra le soldat israélien et Israël libéra 76 prisonniers palestiniens.

Février 1980 : l'espionne du Mossad

Un an plus tard, en février 1980, la Croix-Rouge est intervenue pour conclure un accord d'échange entre Israël et le mouvement « Fatah », qui exigeait la libération du Palestinien Mahdi Bseiso.

À ce moment, « Fatah » détenait une jeune Jordaniène nommée Amina al-Mufti, accusée d'être une espionne du Mossad israélien. Après des négociations intensives à travers la Croix-Rouge, « Fatah » libéra la jeune femme, et Israël libéra Bseiso.

Novembre 1983 : la grande opération d'échange (environ 5000 prisonniers)

En novembre 1983, « Fatah » a réussi à conclure un échange qualifié à l'époque de « grand trésor », où Israël libéra 4700 Palestiniens et Libanais détenus dans la prison d’« Ansar », construite par Israël dans le sud du Liban pendant l’occupation, ainsi que des dizaines d'autres détenus dans d'autres prisons israéliennes. En échange, « Fatah » libéra six soldats israéliens capturés en septembre 1982.

Mai 1985 : l'opération Galil

Le « Front populaire » a de nouveau réussi à capturer trois soldats israéliens, qu'il considérait à ce moment comme une « proie précieuse ». Des négociations ont été lancées avec la partie israélienne pour conclure un échange, réalisé effectivement en mai 1985, lorsque Israël libéra 1155 prisonniers arabes.

1997 : tentative d'assassinat de Khaled Mashal

Une opération a été menée entre le gouvernement jordanien et le gouvernement de l'occupation, dans laquelle Tel Aviv a libéré le chef du Hamas, le cheikh Ahmed Yassine, et deux de ses compagnons des prisons israéliennes en échange de la libération de deux agents du Mossad arrêtés par la Jordanie, qui avaient échoué à assassiner Mashal.

Juin 2006 : l'accord de Shalit

La résistance a réussi en juin 2006 à capturer le soldat israélien Gilad Shalit à la frontière de la bande de Gaza.

Malgré la guerre menée par Israël contre la bande de Gaza à ce moment, elle n'a pas réussi à atteindre le lieu de détention de Shalit et a dû entamer des négociations d'échange avec « Hamas » qui ont duré 5 ans.

Finalement, le mouvement libéra Shalit en échange de 1027 prisonniers palestiniens, et « Hamas » a appelé cet accord « Fidélité aux libres ».