La Fédération internationale des journalistes a condamné une décision rendue par la Cour suprême israélienne le 9 janvier en cours, rejetant la pétition présentée par « l'Association de la presse étrangère » à Jérusalem, demandant à autoriser les journalistes et les professionnels des médias du monde entier à entrer à Gaza, invoquant des « préoccupations sécuritaires ».

La Fédération internationale des journalistes a réitéré - dans un communiqué publié aujourd'hui, vendredi - son appel à la Cour suprême et au gouvernement israélien pour permettre à la presse internationale d'accéder à Gaza afin de garantir une couverture indépendante et de cesser de saper la liberté de la presse, exprimant sa crainte que la prolongation de l'interdiction contribue à maintenir le contrôle de l'armée israélienne sur la couverture médiatique internationale de la guerre à Gaza.

L'Association de la presse étrangère, une organisation à but non lucratif représentant les journalistes travaillant pour des institutions de presse internationales en Israël et en Palestine, a présenté une pétition à la Cour suprême israélienne le 19 décembre dernier pour permettre immédiatement aux correspondants internationaux d'entrer dans la bande de Gaza, la première demande de l'Association ayant été ignorée, cette dernière ayant été envoyée à l'armée de défense israélienne et au Bureau de presse gouvernemental.

Depuis que le gouvernement israélien a interdit l'entrée des civils dans la bande de Gaza à la suite de l'opération Tempête d'Al-Aqsa, seuls dans des cas très limités certains membres d'équipages de quelques institutions internationales ont été autorisés à entrer à Gaza accompagnés par l'armée israélienne, sous une stricte surveillance des rapports publiés. La presse internationale dépend des journalistes palestiniens à Gaza pour sa couverture de la guerre dans la région.

La Fédération internationale des journalistes a à plusieurs reprises appelé Israël à autoriser les journalistes étrangers à entrer à Gaza pour couvrir les événements sur le terrain, affirmant que cette interdiction israélienne ne fait pas que empêcher les journalistes d'exercer leur métier, elle prive également le public de son droit à la liberté d'expression, qui inclut le droit de recevoir et de diffuser des informations sans ingérence ni censure de la part de l'autorité publique et au-delà des frontières.

La Fédération a indiqué qu'au moins 88 journalistes et professionnels des médias palestiniens ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre, selon les statistiques de la Fédération internationale des journalistes.

L'armée israélienne avait annoncé, quelques semaines après le début de la guerre, qu'elle ne pouvait garantir la sécurité des journalistes travaillant dans la bande de Gaza.

Le 28 octobre 2023, la Fédération internationale des journalistes, avec le syndicat des journalistes palestiniens, a appelé le gouvernement israélien à un respect total du droit international humanitaire et du droit international des droits de l'homme, et à œuvrer pour empêcher la commission de crimes au regard du droit international et leur incitation, y compris les crimes de guerre, les crimes contre l'humanité et le génocide.

Le secrétaire général de la Fédération internationale des journalistes, Anthony Bellanger, a déclaré : « Depuis le 13 octobre, et depuis notre contact avec l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture

(UNESCO), nous avons demandé au gouvernement israélien de permettre aux organisations médiatiques internationales d'entrer dans la bande de Gaza. Que les journalistes internationaux puissent entrer à Gaza et travailler aux côtés des journalistes palestiniens pour documenter et transmettre ce qui s'y passe dans l'intérêt général des citoyens du monde. La prolongation de l'interdiction d'entrée de la presse internationale dans la bande de Gaza revient à priver le monde de la possibilité de connaître davantage la vérité sur ce qui se passe à Gaza. »