Ottawa – Alors que les tensions commerciales entre le Canada et les États-Unis s'intensifient, le Premier ministre canadien Mark Carney se prépare à sa première rencontre officielle avec le président américain Donald Trump la semaine prochaine à la Maison-Blanche, une étape cruciale qui pourrait définir les contours de la relation future entre les deux pays voisins.

Cette visite intervient dans un contexte de crise commerciale exacerbée qui a commencé après l'imposition par l'administration Trump de droits de douane stricts sur les principales importations canadiennes, notamment l'acier, l'aluminium, les automobiles et les produits énergétiques, poussant Ottawa à répondre par des mesures similaires. La crise s'est intensifiée suite à des déclarations controversées de Trump suggérant la possibilité d'annexer le Canada en tant qu'État américain, ce qui a provoqué une vague de mécontentement dans les milieux politiques canadiens.

De son côté, Carney, qui a pris la tête du gouvernement en mars dernier après la victoire du Parti libéral aux élections fédérales, a affirmé que son gouvernement est déterminé à défendre la souveraineté économique du pays. Il a déclaré dans des propos antérieurs que « la relation traditionnelle qui nous liait aux États-Unis est terminée, et il est temps de diversifier les partenariats et de réduire la dépendance au marché américain ».

Malgré le ton ferme, les deux parties ont veillé à adopter une tonalité conciliatrice après leur premier appel téléphonique la semaine dernière, Carney qualifiant la communication d’« positive », tandis que Trump la décrivait comme « très productive », exprimant son souhait de parvenir à un nouvel accord commercial tenant compte des intérêts des deux parties.

Les discussions attendues devraient se concentrer sur l'avenir de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), les droits de douane, ainsi que sur d'autres questions vitales telles que l'énergie et les terres rares. Carney cherche également à établir des alliances commerciales alternatives sur la scène internationale pour renforcer la position négociatrice du Canada.

Cette rencontre anticipée est considérée comme un premier test de la méthode de gouvernance de Carney et de sa capacité à gérer une administration américaine caractérisée par l'instabilité et la pression constante. Alors que le Canada fait face à des défis économiques croissants et à une inquiétude politique intérieure, les résultats de cette rencontre seront déterminants pour fixer l'orientation de la relation entre Ottawa et Washington dans les années à venir.