Le Premier ministre canadien élu et chef du Parti libéral, Mark Carney, a affirmé que son gouvernement défendra fermement les intérêts du Canada face aux menaces du président américain Donald Trump, soulignant que la relation traditionnelle entre les deux pays est terminée, et que le Canada s'oriente vers la construction d'une voie indépendante dans ses politiques et ses relations internationales.

Carney a déclaré dans un discours devant ses partisans à Ottawa suite aux estimations préliminaires de la victoire du Parti libéral aux élections législatives :

« Les défis devant nous sont immenses, ce qui est normal car les grands changements suscitent toujours de l'inquiétude, mais j'ai confiance en vous et en l'avenir du Canada. Nous avons surmonté le choc de la trahison américaine, et nous continuerons à défendre nos intérêts et à prendre soin les uns des autres ».

Carney a affirmé que son gouvernement adoptera des positions ambitieuses pour faire face aux politiques de Trump, en indiquant que les priorités du nouveau gouvernement se concentreront sur la construction de millions d'unités d'habitation, la transformation du Canada en une puissance majeure dans le domaine de l'énergie, ainsi que l'unification de l'économie canadienne qui souffre de disparités régionales.

Carney, âgé de 60 ans, a insisté sur trois valeurs fondamentales qui guideront son gouvernement dans la prochaine phase : l'humilité, l'ambition et l'unité, en soulignant que ces valeurs « nous permettront de rester fermes face à toute pression extérieure, y compris les menaces du président américain ».

Victoire des libéraux pour un nouveau mandat

Selon les estimations préliminaires publiées par plusieurs médias canadiens, le Parti libéral a obtenu plus de 50 % des voix des électeurs, contre 43 % pour le Parti conservateur, ce qui place Carney à la tête d'un nouveau gouvernement qui pourrait être minoritaire, en attente de la confirmation des résultats officiels par la commission électorale.

Les chaînes « CBC » et « CTV News » ont prédit que les libéraux formeront le prochain gouvernement, tandis qu'il n'est pas encore clair s'ils obtiendront la majorité absolue à la Chambre des communes.

Trump renouvelle ses appels à annexer le Canada

Parallèlement, le président américain Donald Trump a renouvelé son appel controversé à annexer le Canada aux États-Unis, estimant que les Canadiens pourraient connaître un « renouveau économique et militaire » si le Canada devenait « le cinquante et unième État ».

Trump a déclaré dans un post sur la plateforme « Truth Social » :

« Bonne chance au grand peuple canadien... Vous pouvez réduire les impôts de moitié, augmenter votre puissance militaire gratuitement, et quadrupler la taille de vos industries, sans tarifs ni taxes, si le Canada devient une partie de nous ».

Trump avait récemment menacé d'imposer des droits de douane supplémentaires de 25 % sur les voitures canadiennes, dans une mesure qualifiée de partie d'une stratégie de pression économique pour assujettir Ottawa.

Réponses canadiennes déterminées

En réponse aux déclarations de Trump, Carney a écrit via la plateforme « X » (anciennement Twitter) :

« Nous sommes au Canada, et c’est nous qui décidons de ce qui s’y passe ».

De son côté, le chef des conservateurs Pierre Poilievre a adressé un message similaire à Trump, déclarant :

« Ne vous mêlez pas de nos élections. Le Canada restera toujours fier, souverain et indépendant — et ne sera jamais le cinquante et unième État ».

Il est à noter que l'économie canadienne avait commencé à se redresser lentement avant que les récents tarifs américains ne doublent la pression sur les marchés locaux, faisant des politiques commerciales et économiques avec Washington un axe principal de la récente campagne électorale.