La Banque du Canada a réduit le taux d'intérêt à 3 %, avertissant des effets négatifs potentiels en raison de la guerre commerciale avec les États-Unis. Alors que la banque prévoit une reprise progressive de l'économie, elle a également abaissé ses prévisions de croissance économique en raison des nouvelles politiques migratoires. Elle a également indiqué que l'imposition de droits de douane par Trump pourrait réduire les exportations et augmenter les défis économiques du pays.

Ce mercredi, la Banque du Canada a réduit le taux directeur de 0,25 point de pourcentage pour atteindre 3 %, tout en révisant ses prévisions de croissance économique à la baisse, avertissant qu'une guerre commerciale potentielle avec les États-Unis pourrait causer de sérieux dommages à l'économie canadienne.

La banque centrale a expliqué dans un communiqué que « l'économie devrait se redresser progressivement, tandis que l'inflation reste proche de l'objectif fixé à 2 % », mais a averti que l'intention du président américain Donald Trump d'imposer des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Canada à partir du 1er février constituerait un test pour la solidité de l'économie canadienne.

La banque a ajouté que « un conflit commercial prolongé conduirait probablement à un recul du produit intérieur brut et à une hausse des prix au Canada ».

Sixième réduction consécutive du taux d'intérêt

Cette décision constitue la sixième baisse consécutive du taux d'intérêt dans le pays, la banque centrale ayant souligné que « des taux d'intérêt bas stimulent les dépenses des ménages ». En décembre, le taux d'inflation annuel a légèrement diminué à 1,8 % contre 1,9 % en novembre, tandis que le taux de chômage a reculé à 6,7 % (-0,1 point de pourcentage).

Malgré la récente reprise de l'activité économique, la banque a abaissé ses prévisions de croissance à 1,8 % pour 2025 et 2026, comparé à ses prévisions antérieures de 2,1 % et 2,3 % respectivement. Elle a attribué ce recul au ralentissement de la croissance démographique en raison des nouvelles politiques migratoires adoptées par Ottawa.

Impact des droits de douane sur l'économie canadienne

Trump avait lancé un nouveau front dans les guerres commerciales quelques heures après son investiture, affirmant son intention d'imposer des droits de douane de 25 % sur les importations canadiennes et mexicaines, ce que le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a qualifié de « source majeure d'incertitude qui obscurcit les perspectives économiques ».

Macklem a déclaré lors d'une conférence de presse : « Malheureusement, les droits de douane rendent les économies moins efficaces, ce qui entraîne une baisse de la production et des revenus. La politique monétaire ne peut compenser ces effets, mais nous pouvons aider l'économie à s'adapter ».

La banque centrale a indiqué que l'imposition des droits de douane conduirait à une baisse des exportations canadiennes et causerait d'importantes pertes sur le marché du travail.

Dans un scénario de base, la banque a estimé que la croissance du produit intérieur brut canadien serait inférieure de 2,5 points de pourcentage au cours de la première année, comparativement à une situation où Trump n'appliquerait pas ses menaces.

De son côté, James Orlando, économiste à la Banque TD, a déclaré dans une note de recherche : « Nous espérons toujours que les menaces commerciales ne sont qu'une tactique de négociation, ce qui signifie qu'elles seront temporaires et auront un impact moindre à long terme ».