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Publié: avril 19, 2025
Damas – Arab Canada News
Le ministère américain des Affaires étrangères a publié, via son ambassade fermée à Damas, un avertissement sévère aux citoyens américains de ne pas se rendre en Syrie, affirmant avoir reçu des « informations fiables » concernant des attaques imminentes pouvant cibler des sites civils et touristiques dans le pays, au milieu d’une multiplication des déclarations indiquant un changement de position de Washington concernant la situation syrienne après les récents changements politiques.
L’avertissement est apparu dans une déclaration publiée sur le site web de l’ambassade des États-Unis à Damas, qui est fermée depuis 2012, la représentation des intérêts américains en Syrie étant actuellement assurée par l’ambassade de République tchèque. Le ministère américain des Affaires étrangères a indiqué qu’il suivait « des informations étroites concernant des menaces potentielles, incluant des lieux fréquentés par les touristes et le public », sans révéler la nature de ces menaces ni les entités derrière celles-ci.
Avertissement de niveau quatre
Le ministère américain des Affaires étrangères a classé la Syrie au niveau quatre du système d’avertissements de voyage, le plus élevé dans l’échelle qui comprend quatre niveaux. Ce classement signifie que les voyages en Syrie sont « interdits », en raison de ce que le ministère a qualifié de « risques élevés de violence et d’insécurité ».
Le ministère a indiqué que les attaques « pourraient se produire sans avertissement préalable », ajoutant qu’elles pourraient viser des rassemblements publics, des marchés, des lieux de culte, des hôtels, des écoles, des zones densément peuplées et même des moyens de transport.
Il a également rappelé que l’ambassade américaine à Damas reste fermée et qu’aucun service consulaire n’y est disponible, invitant les citoyens américains présents en Syrie à contacter la section des intérêts américains à l’ambassade tchèque en cas d’urgence.
Avertissements répétitifs et arrière-plans politiques
Le nouvel avertissement est le plus récent d’une série d’avertissements similaires émis par Washington en mars dernier, qui mettaient en garde contre des « attaques imminentes » sans qu’aucun incident confirmé ne soit enregistré par la suite, soulevant des questions sur le calendrier et les raisons potentielles de ces alertes répétées.
Cette évolution intervient quelques semaines après que le ministère américain des Affaires étrangères a abaissé le statut diplomatique de la mission syrienne aux Nations unies, et qu’il n’a pas reconnu officiellement aucune entité comme étant « le gouvernement légitime » de la Syrie à ce stade. Les visas des membres de la mission ont également été modifiés de diplomatiques à des visas particuliers pour des personnes représentant des gouvernements non reconnus.
Conditions américaines pour la normalisation avec la nouvelle administration à Damas
Selon un rapport publié jeudi par le Wall Street Journal, Washington a communiqué à la nouvelle administration syrienne une série de conditions devant être remplies avant toute démarche vers la normalisation des relations, notamment :
Prendre des mesures strictes contre ce qu’elle qualifie de « groupes extrémistes ».
Expulser les factions palestiniennes du territoire syrien.
Coopérer pleinement avec l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques afin de sécuriser les armes chimiques restantes appartenant à l’ancien régime.
Sécuriser les réserves d’uranium.
Désigner un point de contact américain pour enquêter sur 14 citoyens américains dont le sort reste inconnu en Syrie.
Contexte politique changeant à Damas
Ces avertissements interviennent alors que la Syrie traverse une phase de transition politique sensible, après que des factions syriennes ont pris le contrôle de la capitale Damas le 8 décembre 2024, mettant fin à plus de six décennies de règne du parti Baas et à 53 ans de domination de la famille Assad.
Le 29 janvier 2025, la nouvelle administration syrienne a annoncé la nomination de Farouk al-Chara comme président du pays durant la phase de transition, qui devrait durer cinq ans selon la déclaration officielle.
Alors que les capitales occidentales observent de près ces développements, il semble que les États-Unis adoptent une approche plus prudente face au changement en cours, suggérant que toute démarche diplomatique ou politique serait conditionnée à des exigences sécuritaires et de coopération spécifiques.
Résumé
L’avertissement du ministère américain des Affaires étrangères contre les voyages en Syrie reflète la persistance des tensions dans les relations entre Washington et la nouvelle administration à Damas, tout en constituant à la fois un message politique et sécuritaire. En l’absence d’une mission diplomatique américaine active sur le terrain, les leviers d’influence américains en Syrie restent concentrés sur les déclarations, les pressions et les avertissements, dans un contexte d’évolutions qui pourraient remodeler l’avenir de ce pays encore en train de se remettre des effets de plus d’une décennie de conflit.
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