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Publié: mars 1, 2024
Des documents appartenant à l'Agence de renseignement canadienne et une enquête de sécurité ont révélé que deux scientifiques canadiens d'origine chinoise travaillant dans le plus grand laboratoire de microbiologie au Canada ont « transmis des informations scientifiques secrètes à la Chine, l'une d'elles représentant une menace réelle et crédible pour la sécurité économique canadienne », selon le journal américain "New York Times".
Le journal a indiqué que la Chambre des communes canadienne (Parlement) a reçu, mercredi, des centaines de pages de rapports concernant les chercheurs Xiang Kai et son mari Keding Qing, tous deux nés et mariés en Chine.
Selon le "New York Times" également, les rapports reçus par le Parlement canadien sont le résultat d'une révision de la sécurité nationale menée par un comité parlementaire spécial et un autre comité composé de trois juges principaux retraités.
La révélation de ces documents a fait l'objet d'un long débat au Parlement canadien commencé avant les dernières élections fédérales, en septembre 2021.
Les partis d'opposition ont demandé à accéder aux documents que le gouvernement souhaite garder secrets au moins quatre fois, et ont estimé que le gouvernement libéral « méprise » le Parlement en 2021.
Certains opposants politiques au Premier ministre, Justin Trudeau, ont accusé son gouvernement d'« avoir échoué à répondre de manière appropriée à l'ingérence chinoise dans les affaires canadiennes », selon le journal.
Cependant, le ministre canadien de la Santé, Mark Holland, a déclaré aux journalistes tard mercredi dernier que « aucun secret ni information nationale menaçant la sécurité du Canada n'est jamais sorti des laboratoires ».
Les documents ont révélé que le Dr Xiang n'a pas divulgué la conclusion d'accords officiels avec des institutions chinoises dans lesquels elle avait accepté de recevoir d'importantes sommes d'argent pour la recherche.
Elle a également accepté de recevoir un salaire annuel de 210 000 dollars canadiens (environ 155 000 dollars américains).
La localisation du couple n'a pas été déterminée, et il ne semble pas qu'ils aient des représentants clairs au Canada. Les documents publiés mercredi ne contiennent pas non plus de réponse publique du couple.
Lors d'interrogatoires précédents, le Dr Xiang a régulièrement déclaré qu'elle « n'était pas au courant d'avoir enfreint des règles de sécurité », rejetant la faute sur l'agence de santé pour ne pas avoir expliqué les procédures entièrement. Elle a également « tenté de tromper les enquêteurs jusqu'à être confrontée à des preuves contradictoires », selon le "New York Times".
Le service de renseignement canadien a également constaté que le Dr Xiang « a à plusieurs reprises mal géré ses relations avec les chercheurs et les organisations en Chine », des relations qu'elle qualifiait de « étroites et secrètes ».
Dans l'un des rapports confidentiels, l'agence de renseignement a déclaré que lorsqu'on lui a demandé à propos de ses échanges avec des scientifiques et organisations en Chine, elle « a continué à nier totalement, feindre l'ignorance ou dire des mensonges flagrants », selon ce qu'a rapporté le "New York Times".
Le couple a été soupçonné dès 2018, lorsqu'on a nommé le Dr Xiang sur un brevet accordé en Chine, qui semble avoir utilisé des recherches développées par l'agence pour un vaccin contre le virus Ebola, selon le journal.
L'enquête interne a révélé que le voyage effectué par le Dr Xiang à Pékin en 2018 avait été financé par une entreprise chinoise de biotechnologie.
En 2019, le couple a été exclu du travail au laboratoire national de microbiologie dans la province canadienne du Manitoba, avant d'être plus tard dépouillé de ses habilitations de sécurité, puis licencié définitivement en janvier 2021.
Les responsables canadiens, qui ont averti que les institutions académiques et de recherche du pays sont des cibles des campagnes de renseignement chinoises, ont renforcé les règles concernant la collaboration avec les universités étrangères.
Les universités canadiennes peuvent désormais être exclues du financement fédéral si elles entrent en partenariat avec l'une des 100 institutions en Chine, en Russie ou en Iran.
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