Le maire des chutes du Niagara a déclaré qu’il y avait deux obstacles à la réunion d’un million de personnes attendues dans la ville pour observer l’éclipse lundi : les mauvaises conditions météorologiques et l’état d’urgence déclaré dans la région.

Le maire de la ville, Jim Diodati, a déclaré à CTV News Toronto lors d’une interview mardi : « Ils ne veulent pas amener leurs familles dans une zone si un état d’urgence est déclaré », ajoutant que la décision prise le mois dernier avait eu « un effet négatif important » sur la fréquentation.

Il a ajouté : « Plus de 200 000 personnes sont venues pour observer cet événement céleste rare, mais cela ne représente qu’un cinquième de la taille de la foule que la ville attendait. »

En raison de sa position sur le trajet de l’éclipse totale, les chutes du Niagara sont considérées comme l’un des meilleurs endroits au monde pour observer l’éclipse.

Face au nombre record potentiel de visiteurs, la région de Niagara a déclaré l’état d’urgence le 29 mars « par excès de prudence ».

La région avait alors indiqué que cette décision, prise en vertu de la Loi sur la gestion des urgences et la protection civile (EMCPA), permettrait de renforcer les « outils » à sa disposition et de « protéger la santé et la sécurité des résidents et des visiteurs, ainsi que de protéger les infrastructures critiques dans tout scénario qui pourrait se présenter ».

Cette mesure a été levée lundi après-midi après la fin de l’événement de l’éclipse « sans incident ».

Cependant, Diodati a déclaré que cette démarche « a vraiment entravé la fréquentation » dans une ville qui a besoin de touristes après quatre années de pandémie de COVID-19.

Il a ajouté : « On ne peut pas remettre le dentifrice dans le tube. La décision a été prise par excès de prudence. Je comprends la logique. Je ne suis pas nécessairement d’accord. Mais voilà où nous en sommes. »

L’annonce fait également l’objet d’un recours juridique de la part de la Fondation du droit constitutionnel canadien, qui a affirmé que cette démarche était « illégale » car elle ne répond pas à la définition légale d’« urgence » conformément à la loi EMCPA.

La déclaration de l’état d’urgence était-elle nécessaire ?

Et bien qu’il n’y ait pas grand-chose que les chutes du Niagara pouvaient faire contre les nuages roulants qui ont couvert une bonne partie du ciel lundi, Diodati pense qu’elles auraient pu accueillir l’événement de l’éclipse sans état d’urgence.

Il a déclaré : « Oh oui. Nous étions prêts. C’est ce que nous faisons aux chutes du Niagara. Nous accueillons de grands événements, et nous le faisons tout le temps. »

« Il est évident qu’avoir plus de main-d’œuvre sur le pont est préférable, et clairement, nous étions plus que prêts. Je préfère être trop préparé que pas assez, mais nous aurions certainement bien fait sans état d’urgence. »

Globalement, Diodati a indiqué que l’événement s’est déroulé sans accroc, et bien qu’il soit trop tôt pour mesurer l’impact économique réel, il a déclaré que les restaurants, hôtels et attractions « étaient bondés ».

En plus du succès opérationnel de l’événement, les communications filaires et sans fil dans les chutes du Niagara et à Niagara-on-the-Lake n’ont pas été largement affectées par l’augmentation significative du nombre de visiteurs, après que les deux villes aient averti d’une possible baisse de la réception des téléphones portables.

Mardi, BCE Inc. a déclaré que son réseau Bell avait enregistré un volume de trafic cinq fois supérieur à la normale dans les villes du sud et de l’est de l’Ontario, dont Niagara, tandis que Rogers Communications Inc. a indiqué avoir connu une pression six fois plus importante sur son réseau uniquement aux chutes du Niagara.

Les deux entreprises ont indiqué que leurs réseaux étaient prêts pour le trafic et ont continué à fonctionner de manière optimale, en partie grâce aux tours cellulaires mobiles déployées dans la région pour accroître la capacité.

Les entreprises ont également temporairement suspendu les travaux de maintenance de routine qui auraient pu entraîner une baisse des niveaux de service.