Une nouvelle étude canadienne a révélé des résultats saisissants après avoir analysé les réponses de plus de 500 « incels » (hommes non liés affectivement ou sexuellement et qui se définissent comme étant privés de manière forcée), dans l'une des plus grandes enquêtes menées sur cette catégorie longtemps associée médiatiquement à des manifestations de haine ou de violence numérique.

L'étude, réalisée sous la supervision d'une équipe de chercheurs de l'Université de Waterloo, visait à une compréhension plus profonde des motivations psychologiques et sociales qui façonnent les convictions et comportements des membres de cette communauté numérique controversée.

Principaux résultats de l'étude :

Isolement et dépression : les résultats ont montré qu'une grande proportion des participants souffrent de sentiments d'isolement et de solitude, et font face à des niveaux élevés d'anxiété et de dépression, avec une sensation générale de perte de contrôle sur leur vie sociale et affective.

Rejet de la violence en général : contrairement au stéréotype répandu, la majorité des sondés ont déclaré qu'ils ne soutiennent pas la violence contre les femmes ou les autres, bien que certains expriment leur mécontentement face aux conditions sociales existantes.

Vision pessimiste des relations : plusieurs participants ont exprimé leur perte d'espoir dans la possibilité d'établir des relations affectives ou sexuelles à l'avenir, attribuant cela à des standards esthétiques stricts dans la société, et à un sentiment d'infériorité sociale.

Besoin d'une intervention psychologique et sociale : l'étude recommande de renforcer les interventions psychologiques et les politiques sociales ciblant les jeunes isolés numériquement, et de fournir des plateformes pour un dialogue sain en dehors des cercles d'extrémisme électronique.

Les chercheurs : ni marginalisation ni diabolisation

L'équipe de recherche a affirmé que l'objectif de l'étude n'était pas de justifier le discours haineux parfois répandu dans les forums des « incels », mais plutôt de fournir une compréhension plus profonde des raisons de l'extrémisme de certains individus, comme une entrée pour déconstruire les attitudes extrémistes et empêcher la transformation de la frustration personnelle en danger social.

Le Dr Dan Valley, participant à la préparation de l'étude, a déclaré :

« Ce que nous avons trouvé, c'est une catégorie qui souffre en silence, nécessitant un soutien psychologique plus qu'une simple condamnation morale. Les ignorer pourrait être une erreur stratégique. »