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Publié: avril 14, 2025
Gaza – Arab Canada News
Le Washington Post américain a révélé, dans un reportage d'investigation publié aujourd'hui, que le bombardement visant un siège des Nations unies dans la bande de Gaza le 19 mars dernier, qui a causé la mort d'un employé humanitaire et blessé cinq autres, serait vraisemblablement dû à deux obus tirés d'un char de l'armée israélienne.
L'enquête s'est appuyée sur des analyses techniques réalisées par trois experts indépendants en munitions des États-Unis et de Grande-Bretagne, qui ont passé en revue des images et des vidéos du site de l'explosion, et ont conclu que les dégâts correspondent à des obus de type « M339 » à haute explosion, tirés par des chars Merkava israéliens.
Détails de l'incident
Plusieurs employés du Bureau des services de projets des Nations unies (UNOPS) étaient arrivés le matin de l'attaque à la maison d'hôtes des Nations unies au centre-ville de Gaza, pour inspecter les dégâts causés au bâtiment par un précédent bombardement. Alors qu'ils se trouvaient dans la cour du bâtiment, un obus a explosé en l'air, entraînant la mort de l'employé humanitaire bulgare Marin Marinov (51 ans) et blessant cinq employés internationaux, dont un de nationalité britannique.
Moins de deux minutes plus tard, un deuxième obus a frappé le deuxième étage du bâtiment, causant des destructions majeures. Des images du site montraient les victimes étendues au sol au milieu de flaques de sang, avec la chute de poteaux électriques et l'arrachage d'arbres autour du bâtiment.
Des images satellites prises un jour avant l'incident ont montré la présence d'un char Merkava israélien et de trois véhicules blindés à moins de trois kilomètres du site ciblé, renforçant l'hypothèse de la responsabilité de l'armée israélienne.
Témoignages et analyses
Le chercheur de l'organisation israélienne « Breaking the Silence », Avihai Stolar, a déclaré que la nature des munitions utilisées indique une intention claire de frapper la cible, et non une simple erreur ou un bombardement aléatoire. Il a ajouté que la maison d'hôtes était un site connu des Nations unies, accueillant régulièrement les hauts responsables de l'organisation, ce qui rend l'hypothèse de l'erreur illogique.
Réactions officielles
Pour sa part, l'armée israélienne a nié sa responsabilité dans l'incident, demandant aux médias de « faire preuve de prudence face à des informations non confirmées », mais n'a pas donné de réponse directe aux preuves présentées dans le rapport du journal américain.
En revanche, le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, a affirmé que le site de la maison d'hôtes avait été signalé à plusieurs reprises à l'armée israélienne, et que son statut de site protégé avait été reconfirmé quelques heures seulement avant le bombardement. Dujarric a appelé à une enquête transparente pour tenir les responsables pour compte, que l'attaque ait été intentionnelle ou due à une grave erreur.
Conséquences humanitaires croissantes
L'incident a suscité une vague de colère et d'inquiétude au sein des cercles onusiens et internationaux, notamment avec l'augmentation des attaques visant les travailleurs humanitaires à Gaza. Selon les données officielles des Nations unies, plus de 280 de leurs employés ont été tués depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023, malgré le partage des coordonnées de leurs locaux avec les autorités israéliennes pour éviter de les cibler.
Ces développements ont poussé la mission des Nations unies à réduire temporairement sa présence sur le terrain à Gaza, après la décision d'évacuer environ un tiers de ses employés travaillant dans la région, faute de garanties suffisantes pour leur sécurité.
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