Le Premier ministre Justin Trudeau a déclaré vendredi que les rapports faisant état du décès d'Alexeï Navalny dans une prison russe étaient tragiques et horrifiants, présentant ses condoléances à la famille du chef de l'opposition et à tous ceux qui défendent sa quête de justice.

Trudeau a décrit Navalny comme une personne « qui se tient avec un courage extraordinaire pour un avenir meilleur pour la Russie et les Russes ».

Il a ajouté : « Nous savons à quel point cela fait peur et cela effraie toujours le président russe Vladimir Poutine ».

Lors d’un discours devant une foule à la chambre de commerce de Winnipeg, Trudeau a déclaré qu’il ne faisait aucun doute que Navalny savait que cette issue « serait toujours possible ».

Trudeau a déclaré dans un message précédent sur les réseaux sociaux que Navalny, qui a mené une campagne contre la corruption en Russie, n'aurait pas dû être emprisonné dès le départ.

« Que cela serve de rappel important que nous devons continuer à renforcer, protéger et défendre la démocratie partout ». « Les conséquences de ne pas le faire sont criantes ».

Trudeau fait partie des leaders internationaux et d'autres opposants au régime de Poutine qui ont exprimé leur admiration et leur soutien au travail de Navalny et leur sympathie après les nouvelles.

L'agence pénitentiaire russe a déclaré que Navalny, qui purgeait une peine de 19 ans dans une colonie pénitentiaire dans l'Arctique, est décédé vendredi.

Le Service fédéral des prisons a indiqué que Navalny, âgé de 47 ans, s'était senti mal après une promenade et avait perdu conscience, et que les secouristes n'ont pas réussi à le réanimer.

Les partenaires de Navalny ont souligné qu'ils n'avaient pas de confirmation indépendante de son décès dans les rapports reçus des responsables des prisons russes. Son proche allié Ivan Jdanov a déclaré que les autorités « doivent informer les proches » dans les 24 heures « si cela est vrai ».

Dans des commentaires diffusés sur le programme d'information radio de CBC Manitoba vendredi, Trudeau a déclaré qu'il était « ébranlé » par les rapports.

Il a ajouté : « Cela montre vraiment à quel point Poutine réprime toute personne qui lutte pour la liberté du peuple russe ».

« C'est une tragédie et cela rappelle au monde entier la monstruosité que représente Poutine ».

Trudeau a déclaré à son animatrice Marcy Markusa qu'il y avait des questions sur ce qui est arrivé à Navalny et que « notre confiance que les autorités russes soient honnêtes à ce sujet ne sera évidemment pas forte ».

Le chef du Parti conservateur, Pierre Poilievre, a blâmé Poutine pour la mort dans un message sur les réseaux sociaux. « Poutine a emprisonné Navalny pour avoir défié le régime, et les conservateurs condamnent Poutine pour sa mort ».

La ministre des Affaires étrangères Mélanie Joly a déclaré dans un message sur les réseaux sociaux que la mort présumée de Navalny était un « douloureux rappel » du « régime répressif continu de Poutine ».

Elle a affirmé qu'il « a donné sa liberté dans l'espoir d'un avenir meilleur et plus démocratique pour le peuple russe ».

Le chef du Nouveau Parti démocratique Jagmeet Singh a déclaré que le travail de Navalny « a révélé la corruption de la petite élite au pouvoir chez Poutine ».

Quelques heures après l'annonce de son décès, l'épouse de Navalny, Ioulia Navalnaya, est montée sur scène lors d'une conférence de sécurité en Allemagne à laquelle assistaient Joly et le ministre de la Défense Bill Blair cette semaine.

Navalnaya a déclaré qu'elle avait envisagé d'annuler sa participation.

Elle a ajouté : « Mais ensuite j'ai pensé à ce qu'Alexeï ferait. Et je suis certaine qu'il serait ici », indiquant qu'elle n'était même pas sûre de pouvoir croire les informations provenant de sources officielles russes.

Elle a poursuivi : « Mais si cela est vrai, je veux que Poutine, tous ceux qui entourent Poutine, les amis de Poutine et son gouvernement sachent qu'ils seront tenus responsables de ce qu'ils ont fait à notre pays, à ma famille et à mon mari. Et ce jour viendra très bientôt ».

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky, qui mène une bataille contre l'invasion russe à grande échelle de son pays, a donné une évaluation franche des rapports concernant Navalny.

Zelensky, qui visite l'Allemagne pour assister à la conférence de sécurité afin de solliciter de l'aide pour son pays dans sa résistance armée, a déclaré : « Il est clair qu'il a été tué par Poutine ».

Le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg a déclaré que la Russie avait des questions auxquelles elle devait répondre.

Stoltenberg a déclaré : « Ce que nous avons vu, c'est que la Russie est devenue de plus en plus une puissance autoritaire, et qu'ils ont utilisé la répression contre l'opposition pendant de nombreuses années ».

Il a ajouté que Navalny « était en prison, un prisonnier, et cela rend extrêmement important que la Russie réponde maintenant à toutes les questions qui lui seront posées concernant la cause du décès ».