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Publié: mai 16, 2024
Le ministre de la Santé et le procureur général de la province exhortent Toronto à annuler sa demande de dépénalisation de la possession de petites quantités de drogues à usage personnel, qualifiant la proposition de "trompeuse" et "désastreuse".
Dans une lettre adressée au responsable médical de Toronto, le Dr Eileen de Villa, le ministre provincial de la Santé en Ontario, Sylvia Jones, et le procureur provincial, Michael Kerzner, ont déclaré que "dans aucune circonstance", le gouvernement provincial ne soutiendrait la mise en œuvre de la dépénalisation de la santé publique à Toronto, actuellement examinée par Santé Canada.
La lettre disait : "Nous avons lu avec attention les commentaires dans les médias selon lesquels la santé publique de Toronto n’a pas reçu de 'signal officiel' de la province s’opposant à votre demande trompeuse de dépénalisation des drogues dangereuses illégales".
Bien que notre gouvernement ait déjà été très clair à plusieurs reprises, veuillez considérer cela aussi formellement que possible : l’Ontario s’oppose à 100 % à votre proposition".
La lettre poursuivait en indiquant qu’une telle politique "ajouterait à la criminalité et à la consommation publique de drogues" tout en échouant à soutenir les personnes dépendantes.
La ville a soumis une demande à Santé Canada au début de 2022 pour une exemption en vertu de la Loi sur les drogues et substances contrôlées. Cette demande est devenue l’objet d’un examen minutieux ces dernières semaines après que la Colombie-Britannique a choisi d’étendre sa criminalisation.
"Nous avons été franchement surpris que, suite à la décision de la Colombie-Britannique de retirer son expérimentation de dépénalisation, la santé publique de Toronto n’ait pas déjà annulé sa demande", indiquait la lettre.
Le mois dernier, le premier ministre de la Colombie-Britannique, David Eby, a demandé à Santé Canada de modifier l’ordre d’exemption précédemment accordé à la province, pour inclure la criminalisation de l’utilisation de certaines drogues dans plusieurs espaces publics.
Alors que les adultes sont toujours autorisés à utiliser ces drogues en privé, ils peuvent désormais être arrêtés pour usage public.
La lettre envoyée mercredi ajoutait : "Les récents exemples désastreux de la Colombie-Britannique et d’autres juridictions ayant tenté cette expérimentation sont simplement les derniers exemples démontrant que la dépénalisation ne fonctionne pas".
"Au contraire, elle encourage les comportements dangereux en public, affecte les innocents et compromet la capacité des forces de l’ordre à protéger nos communautés".
Dans la lettre, Jones et Kerzner ont également déclaré que des "mesures accrues de responsabilité" seront mises en œuvre pour les sites actuels de services de consommation et de traitement en province "afin d’assurer la protection de la sécurité et du bien-être du public".
Le premier ministre Doug Ford s’est déjà opposé à la demande de la ville, promettant de la combattre "avec acharnement".
Dans une interview accordée à CP24 jeudi, de Villa a déclaré avoir vu la lettre mercredi soir et qu’elle était toujours en train de "la traiter".
Elle a ajouté : "Pour être honnête, cela a été une petite surprise". "Il est inhabituel que des élus communiquent directement avec un fonctionnaire".
Elle a dit que son rôle en tant que médecin de la ville est de fournir "les meilleurs conseils possibles" sur les questions de santé importantes touchant Toronto.
Elle a ajouté : "En fin de compte, je continuerai à faire mon travail de médecin en donnant des conseils, puis en laissant les décisions aux élus".
Dans une déclaration récente, de Villa a défendu la demande, notant que la dépénalisation "reconnaît essentiellement que la dépendance est une question de santé", soulignant que la dépénalisation n’est pas équivalente à la légalisation.
Le ministre fédéral de la Santé mentale et de la toxicomanie, Yaari Sais, a récemment déclaré que la demande de la ville "est en attente" et qu’elle n’était pas encore arrivée à son bureau.
Le bureau du premier ministre avait auparavant indiqué que la province d’Ontario "serait requise pour appuyer toute demande provenant de Toronto".
Dans la lettre, Jones et Kerzner ont déclaré qu’ils "exprimeraient leur opposition au gouvernement fédéral".
La lettre concluait : "Si la santé publique de Toronto ne retire pas sa demande trompeuse, nous serons contraints d’explorer toutes les options qui s’offrent à nous".
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