Une nouvelle série de négociations indirectes entre le mouvement Hamas et Israël a commencé samedi dans la capitale qatarie Doha, selon ce qu’a confirmé Taher Al-Nounou, conseiller en communication du chef du bureau politique du mouvement Hamas, dans une déclaration à "Al-Sharq". Al-Nounou a expliqué que cette série a commencé sans aucune condition préalable des deux côtés, et aborde tous les sujets, notamment la fin de la guerre, le retrait et l'échange des prisonniers.

Position du Hamas : un accord global ou rien

Al-Nounou a souligné la disposition du Hamas à parvenir à un accord immédiat en cas de garantie d’un cessez-le-feu permanent, d’un retrait complet de la bande de Gaza, et d’un échange des prisonniers, ainsi que l’introduction d’aide humanitaire dans le secteur qui fait face à une crise de famine. Cependant, cette série n’a pas permis de percée notable vers un accord de cessez-le-feu, malgré la visite du président américain Donald Trump dans la région, qui visait à pousser les efforts vers une trêve ou l’introduction d’aides à Gaza.

Position américaine : attente d’une percée

Selon une source bien informée sur le processus de négociation, les efforts qataris et turcs n’ont pas réussi à organiser une rencontre directe entre la délégation du Hamas dirigée par Khalil al-Hayya et les responsables américains, y compris Witkoff, durant la visite de Trump qui a duré mercredi et jeudi. La source a expliqué que la partie américaine attendait une véritable percée pour pouvoir annoncer un accord de trêve.

Divergences fondamentales entre les parties

Les désaccords portent sur le type d’accord désiré : Israël cherche un accord “partiel temporaire” basé sur la vision de Witkoff, comprenant la libération de la moitié des Israéliens détenus vivants contre un certain nombre de prisonniers palestiniens, avec une trêve allant de 45 à 70 jours et un retrait progressif, sans déclaration d’arrêt permanent de la guerre.

En revanche, le Hamas exige un accord "global" incluant un cessez-le-feu complet, un retrait total du secteur, et la formation d’une commission composée de technocrates pour gérer Gaza en préparation de la reconstruction.

Rigidité israélienne et revendications du Hamas

Taher Al-Nounou a accusé le gouvernement israélien de manque de sérieux, affirmant que l’occupation a rejeté toutes les propositions présentées par les médiateurs et n’a soumis aucune proposition sérieuse lors des pourparlers. Il a expliqué que la délégation israélienne insiste pour ne libérer que dix détenus, tandis que le Hamas propose la libération simultanée de tous les détenus.

Selon des rapports israéliens, le Hamas et d’autres factions palestiniennes détiennent environ 59 Israéliens, dont 21 sont encore vivants, tandis que le mouvement n’a pas révélé le nombre exact de détenus.

Perspectives de la solution

Les efforts diplomatiques des médiateurs internationaux se poursuivent pour mettre fin à la guerre et permettre l’introduction d’aides, malgré la position rigide israélienne qui insiste pour poursuivre les opérations militaires, compliquant ainsi les chances d’aboutir à un accord global et durable.