Arab Canada News – Département traduction et analyse

Le tour de presse d’aujourd’hui aborde trois articles d’opinion et enquêtes journalistiques qui discutent de profondes transformations à l’intérieur des États-Unis et sur la scène internationale, notamment le recul marqué de l’état de droit aux États-Unis, l’intensification des persécutions des militants en raison de leurs positions politiques, jusqu’au changement des traits du rôle mondial américain face à l’émergence de puissances asiatiques alternatives.

Christoff : « Le danger vient de la Maison-Blanche elle-même »

Nous commençons avec le New York Times, où le journaliste éminent Nicholas Christoff a écrit un article dans lequel il estime que les États-Unis vivent aujourd’hui un moment d’épreuve nationale aussi grave que des étapes historiques majeures comme la guerre civile et la Grande Dépression, mais ce qui caractérise ce moment présent c’est que la menace ne vient pas de l’extérieur, mais de l’intérieur, précisément du cœur du pouvoir exécutif.

Christoff, qui a travaillé durant des années à couvrir des régimes autoritaires dans le monde, dit qu’il voit désormais des scènes qui lui sont familières aux États-Unis, et il parle du comportement du président Donald Trump qu’il décrit comme une menace pour la Constitution, les institutions et la société civile via des actions caractérisées par une vengeance politique et l’ignorance des droits fondamentaux.

Rencontre Trump et Bukele : « La chaleur des dictateurs »

Dans son article, Christoff attire l’attention sur la rencontre récente entre le président Trump et le président salvadorien Nayib Bukele à la Maison-Blanche, qualifiant la scène de « rencontre chaleureuse entre deux hommes partageant un mépris des droits de l’homme », comme l’a titré le magazine Rolling Stone. Il dit que cette rencontre fut dépourvue de tout débat sérieux sur les droits de l’homme ou l’engagement des deux pays aux principes de droit, et ressemblait plutôt à une réunion d’échange de tactiques.

Affaire Kelmèr Abrego : une justice déformée

Christoff cite le cas de Kelmèr Armando Abrego Garcia, un père de trois enfants marié à une Américaine, dont la cour d’immigration avait pris une décision définitive de non-expulsion en 2019, mais dont l’administration Trump a malgré tout procédé à l’expulsion vers le Salvador, dans ce qui a été qualifié « d’erreur administrative ». Abrego vit aujourd’hui dans une prison dure, bien qu’il n’ait été reconnu coupable d’aucun crime, tandis que Trump lui-même fait face à plusieurs accusations pénales.

L’auteur considère que ce paradoxe montre comment les institutions judiciaires peuvent se transformer en outils politiques en l’absence de responsabilité, avertissant que « l’érosion de l’état de droit commence par le fait de faire taire les voix les plus faibles, pour ensuite s’étendre à tous ».

Résumé de l’article

Christoff conclut son article en avertissant que si les États-Unis poursuivent leur trajectoire actuelle d’ignorance des valeurs constitutionnelles et des droits fondamentaux, ils risquent de perdre leur identité démocratique, appelant les citoyens et les institutions à la vigilance et à s’engager dans la protection du système libéral sur lequel le pays a été fondé.

Dans d’autres articles à venir dans ce tour, le rapport traitera de la persécution des étudiants palestiniens dans les universités américaines, ainsi que d’une analyse de Foreign Affairs sur le déclin du rôle américain face à la montée en puissance de puissances asiatiques comme la Chine, l’Inde et la Turquie.